Le blues des ex-salariés de Continental

Les anciens salariés de Continental attaquent devant les prud'hommes leur ancien employeur devant les prud'hommes pour licenciement abusif.
Les anciens salariés de Continental attaquent devant les prud'hommes leur ancien employeur devant les prud'hommes pour licenciement abusif. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul et Sébastien Krebs
TEMOIGNAGE - Moins de la moitié des 1.100 ouvriers licenciés a retrouvé un emploi.

Les anciens salariés de Continental, qui attaquent devant les prud'hommes leur ancien employeur, sont sortis la mine défaite de la première journée d'audience mardi à Compiègne. Après deux ans de conflit, cette nouvelle confrontation est une épreuve pour eux. "Le plus dur est dans la tête", témoigne l’un d’entre eux au micro d'Europe 1.

"On a tous pris un coup derrière la tête"

D'autant que, depuis la fermeture de l'usine de Clairoix en 2009, les "Conti" sont loin d’avoir tous retrouvé un emploi. "J'ai 47 ans. Je ne sais pas ce que va être mon avenir. On a tous pris un coup derrière la tête", regrette Yves. De nombreux salariés vivent très mal leur situation. "Il y a un jeune qui s'est suicidé chez lui récemment. Il laisse une femme et deux enfants. Qu'est-ce qu'ils vont faire ces gens-là ?", s'inquiète Jean-René.

L’heure de la "réhabilitation" pour les "Conti"

Les "Conti" veulent ainsi faire reconnaître la responsabilité de leur ancien employeur. Pour eux, il n'y avait pas de motif suffisant pour licencier tout le monde. Ils estiment qu'il y avait des solutions possibles, tel que le chômage partiel.

Mais l'aspect essentiel de cette audience n'est pas financier pour les "Conti". "C'est une forme de réhabilitation. C'est la première fois qu'ils ont l'occasion de retrouver leur bourreau à la barre", explique Xavier Matthieu, le leader de la contestation au sein des salariés. "Ils attendent d'entendre dire enfin par un juge qu'ils ont été trahis", conclut-il.