Le Nutella englué dans les rumeurs

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Des rumeurs annonçaient la fin de la fameuse pâte à tartiner. Bruxelles a démenti.

Les amateurs de la célèbre pâte à tartiner peuvent être rassurés. Contrairement aux rumeurs qui circulaient depuis le début de la semaine, aucune étiquette "dangereux pour la santé" ne sera apposée sur les pots de Nutella. Le Parlement européen a publié mardi un démenti, alors qu'un autre "on-dit" se propageait en Grande-Bretagne assurant que Bruxelles allait interdire à terme la vente des oeufs à la douzaine.

"Les députés ne cherchent pas à interdire la vente des oeufs à la douzaine, ni la vente ou la commercialisation des produits Nutella", affirme le communiqué des eurodéputés. Le texte précise que l'adoption le 16 juin dernier d'un projet de règlement harmonisant et renforçant les règles d'étiquetage des produits alimentaires ne porte pas sur ces questions.

Concrètement, le projet de loi adopté en première lecture prévoit de mieux mettre en évidence la composition et la qualité nutritionnelle des produits alimentaires de grande consommation. Il vise également à limiter les campagnes publicitaires mettant en avant les bienfaits pour la santé de certains produits, si ces allégations ne sont pas clairement établies.

Tout a débuté le 17 juin

Les rumeurs ont commencé au lendemain du vote, à la suite d’une déclaration du vice-président de Ferrero - la maison-mère de Nutella -. Il s'en est pris aux nouvelles règles européennes, en les accusant d'"influencer les habitudes et les aspects les plus intimes de la sphère personnelle, comme les plaisirs originaux et sains qui sont transmis de générations en générations".

La raison ? Une erreur des médias italiens qui ont annoncé le vote des députés européens d’un système de feux tricolores (vert, orange et rouge) sur l'emballage. Législation qui a été rejetée.

"Touche pas à mon Nutella"

Seulement, les rumeurs étaient lancées. A la suite de la déclaration du vice-président de Ferrero, l'affaire a rapidement pris un tournant politique dans le Piémont italien, patrie de Nutella, et un député a lancé un comité de soutien "Touche pas à mon Nutella". La presse italienne s'est ensuite emparée de l'affaire, avant de brandir la menace d'une mise à l'index du Nutella.

Pour autant, le groupe Ferrero lui-même a démenti la rumeur naissante, le 21 juin, en publiant sur son site internet un communiqué expliquant que "l'issue du vote, contrairement à ce qui a été rapporté dans plusieurs organes de presse, n'a aucun impact sur la communication actuelle de Nutella". Mais sans effet sur les rumeurs...

"Il s'agit en fait d'un vote plutôt favorable au Nutella, car étant donnée la composition de la pâte à tartiner, elle aurait probablement du comporter un feu de signalisation rouge sur son emballage", explique Alberto Alemanno, un professeur de droit européen et directeur de la revue spécialisée European Journal of Risk Regulation.

Pas de législation avant 2011

Le texte sur la nouvelle réglementation sur l'étiquetage nutritionnel vient d'être adopté en première lecture. Il doit donc être encore examiné par les Etats de l'UE et est donc de toute façon susceptible d'amendements. Aucun accord final n'est attendu avant la mi-2011.