Le CSA refuse la TNT gratuite à LCI

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www.boursier.com , modifié à
Paris Première et Planète + aussi ont été recalées

Recalées ! Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a annoncé mardi après-midi qu'il refusait à LCI (groupe TF1), mais aussi Paris Première (M6) et Planète+ (Canal+) le passage sur la TNT gratuite. Il a donc "décidé par trois votes à la majorité de ne pas leur réserver une suite favorable", avec plusieurs arguments à la clef. Le difficile marché de la pub D'abord, le marché publicitaire, qui est morose en France. "Aucune reprise significative du marché n'est prévue à brève échéance" et "les perspectives à moyen terme demeurent encore incertaines", selon le Conseil, qui estime donc que l'arrivée d'une ou plusieurs chaînes gratuites supplémentaires "ne pourrait pas aujourd'hui être portée" par une croissance de la pub. Autre argument détaillé dans cette décision : "la situation financière" des chaînes déjà présentes sur la TNT, pour certaines "encore fragile, notamment celles qui ne sont pas adossées à un grand groupe". L'arrivée de trois nouvelles concurrentes pourrait donc plomber les chaînes en haute définition autorisées en 2012 qui ne sont toujours pas à l'équilibre. Le CSA avance par ailleurs que la demande des téléspectateurs ne justifie pas d'élargir le paysage de la TNT, avec déjà 25 chaînes en place. Une nouvelle arrivée "ne devrait pas se traduire par une augmentation significative de l'usage de la télévision et serait donc de nature à entraîner des phénomènes de transfert d'audience au détriment des chaînes gratuites existantes". Révision ultérieure ? Concernant le cas LCI, le régulateur justifie son rejet par le fait que l'arrivée de la chaîne d'information pourrait déstabiliser les deux déjà en place, BFMTV et iTélé, "dont l'une est arrivée récemment à l'équilibre et la seconde connaît un déficit d'exploitation". Même démonstration pour Paris Première, les Sages estimant que d'autres chaînes offrent déjà des programmes analogues, et pour Planète+, qui viendrait doublonner l'offre de RMC Découverte. Le régulateur ouvre toutefois la porte à une révision ultérieure de sa décision en faisant valoir que des "conditions de marché plus favorables" pourraient justifier un réexamen. Cette décision en l'état remet en question le devenir de LCI, le PDG de TF1, Nonce Paolini, ayant clairement fait savoir qu'il ne lui voyait pas d'avenir sur le marché de la télévision payante. BFMTV (groupe NextradioTV) et iTélé (Canal+), auraient d'ailleurs multiplié les arguments ces dernières semaines pour convaincre les Sages d'évincer LCI. Pour mettre de côté d'éventuels cas de conscience sur le volet de l'emploi, elles auraient proposé de reprendre une partie des effectifs. "Elles ont envoyé, début juillet, un courrier au Conseil supérieur de l'audiovisuel dans lequel elles s'engagent à "embaucher une partie des journalistes actuellement titulaires d'un CDI chez LCI", écrivait 'Les Echos' la semaine dernière. Le groupe M6 se son côté a également évoqué une fermeture de Paris Première en cas d'échec du passage en gratuit.