Laurence Parisot tacle le gouvernement avant l'université d'été du Medef

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La patronne du Medef dresse un constat sévère de la politique du nouveau gouvernement...

A la veille de l'ouverture des travaux de l'université d'été du Medef, la patronne des patrons, Laurence Parisot, dresse un constat sévère de la politique du nouveau gouvernement, aux manettes depuis plus de 100 jours. Dans un entretien accordé au 'Monde', elle met une nouvelle fois l'accent sur l'état d'inquiétude dans lequel sont plongés les chefs d'entreprises, alors que la France enregistre son troisième mois d'affilée de "croissance zéro". "Le gouvernement doit avoir une stratégie pro-business, favorable aux entreprises", déclare-t-elle, ajoutant être "dans l'expectative". Laurence Parisot juge notamment "néfaste" la volonté affichée d'aligner la fiscalité du capital sur celle du travail, ce qui d'après elle limiterait l'accès des entreprises aux capitaux. Le projet de réduction, voire de suppression, de la déductibilité des intérêts d'emprunts des entreprises pour financer leurs acquisitions est quant à lui jugé "désastreux". Décidément loin d'être convaincue, Laurence Parisot évoque un "hara kiri de l'économie française" si les biens professionnels devaient être intégrés à l'ISF. "De sérieux risques" A propos de la taxe à 75% de la part des revenus supérieurs à un millions d'euros, Laurence Parisot rappelle qu'une réflexion a été engagée avec le gouvernement, alors que cette réforme comporte "de sérieux risques". Elle estime qu'elle ne doit "en aucun cas s'appliquer sur les cessions d'entreprises ou de parts d'entreprises", et redoute qu'elle pèse sur l'image de puissance économique de la France. Interrogée sur les attentes vis-à-vis du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui ouvrira mercredi l'université d'été du Medef, Laurence Parisot souhaite "qu'il soit dans l'ouverture plutôt que dans la défiance, dans l'attention plutôt que dans la suspicion, encourageant plutôt que décourageant".