Lagarde ne veut pas de loi sur les bonus

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
La ministre de l’économie condamne les excès mais pas les bonus. Elle n’est pas pour une loi contrairement aux socialistes.

La ministre de l’économie Christine Lagarde n’est pas choquée par le milliard que BNP prévoit d’attribuer sous forme de bonus à ses traders. Invitée d’Aymeric Caron, vendredi matin, elle a condamné "tous les excès" mais pas "tous les bonus".

"Il faut que la finance ne retombe pas dans les mêmes excès qui nous ont fait souffrir", a déclaré Christine Lagarde. "Mais il ne faut pas se tromper de combat", a-t-elle ajouté.

Pour Christine Lagarde, un bonus est moralement acceptable, s’il ne s’agit pas d’une "incitation à une prise de risque inutile et dangereuse" et s’il est lié à "un résultat". La ministre a rappelé qu’elle avait demandé à l’association des banques françaises de "restructurer les rémunérations sous forme de bonus pour éviter les dérives". Les banques se sont engagées à ne plus donner de bonus garanti, à les attribuer en fonction de la performance et à différer leurs paiements.

Alors que le PS appelle à une loi, Christine Lagarde estime qu’il ne sert à rien de "bricoler à l’intérieur de ses frontières". "La finance internationale a vécu des dérives qui nous ont mené dans le mur. Il faut maintenant qu’elle passe par une véritable cure de désintoxication internationale collective". Une cure qui devrait être programmée lors du prochain G20 à Pittsburgh, qui devrait faire l’état des lieux des sommets précédents.

"Si les banques font des provisions de résultats c’est quelque part une bonne nouvelle", considère par ailleurs la ministre. "C’est par la finance que la crise est arrivée et il n’est pas tout à fait anormal que ce soit par la finance qu’on commence à ressortir."

> Matignon convoque les banques

> Les bonus de la BNP jugés "scandaleux" par Ayrault