La crise, une arme anti-réchauffement climatique ?

  • Copié
, modifié à
En 2009, les émissions mondiales de CO2 pourraient chuter de 3%, pour cause d’activité économique réduite.

Et si l’année 2009, année de crise, devenait une référence, un exemple à suivre pour limiter le réchauffement climatique ? Dans une étude publiée mardi,l’Agence internationale de l'énergie, une organisation qui conseille ses 28 pays membres dont la France, affirme que les émissions mondiales de CO2 pourraient diminuer de 3% cette année.

Une diminution faible en apparence ? Il s’agit en fait de la baisse la plus forte enregistrée en 40 ans, le signe d’un vrai renversement de tendance. A titre de comparaison, le rythme de croissance était de 3% en moyenne au cours des dernières années.

Comment expliquer la baisse attendue en 2009 ? C’est aux trois-quarts la conséquence directe de la crise économique et pour un quart seulement le résultat des mesures prises par les gouvernements pour lutter contre le changement climatique. Selon l’AIE, si ce scénario se poursuit, cela devrait conduire à une baisse des émissions de CO2 de 5% en 2020, même si les responsables politiques ne font rien de plus.

Pour l’AIE, il faut au contraire se dépêcher d’agir. "En réduisant les émissions, la crise économique et financière a créé une fenêtre de tir pour la transition du système énergétique mondiale. C'est une chance unique mais il faut agir maintenant", a réagi le plus haut responsable climat de l'ONU, Yvo de Boer, depuis Bangkok où se déroule un des derniers cycles de négociations avant le sommet crucial de Copenhague au mois de décembre.

Preuve économique qu’il y a urgence : l’AIE estime que chaque année de retard prise dans la mise en place de mesures pour lutter contre le réchauffement climatique nécessitera 500 milliards de dollars d'investissements supplémentaires les années suivantes. Ce scénario "est le chemin énergétique à suivre pour une croissance verte", a insisté Nobuo Tanaka, le directeur exécutif de l'AIE.