La crise de la viande a pris fin

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avec Pascal Berthelot , modifié à
Les éleveurs bovins ont trouvé un accord avec Bigard. Les blocus ont été levés jeudi.

C’est une grande nouvelle pour les éleveurs de viande bovine. Le groupe Bigard, avec lequel les producteurs sont en conflit depuis trois jours, a accepté d’augmenter le prix de la viande reversé aux éleveurs. Et ce, alors qu’il n’avait pas évolué depuis 15 ans. Les neuf abattoirs paralysés ces derniers jours par les éleveurs ont donc été débloqués jeudi à 17 heures.

Une satisfaction mitigée

L’industriel Bigard, qui représente 42% des abattages de viande bovine en France, a ainsi donné son accord pour relever le prix aux producteurs de vaches à viande de 5 centimes le kilo de carcasse et de 3 centimes pour les éleveurs de vaches laitières. Un kilo de viande coûte aujourd’hui, en moyenne, trois euros.

Cette augmentation satisfait les éleveurs, même s’ils demandaient une revalorisation bien plus importante. Ils réclamaient effectivement une hausse des prix de la viande de 50 à 60 centimes le kilo de carcasse pour compenser la hausse des charges liées à l’alimentation des bêtes. Cette augmentation, aussi faible qu’elle soit, est un signe positif pour le marché national en stagnation côté prix depuis des années.

Blocus levé

Conséquence directe : les producteurs ont accepté de lever les blocages mis en place depuis dimanche soir.

Cela s'est fait après la publication de la grille de cotation du groupe, mercredi soir, mais également dès que toutes les procédures judiciaires entamées par l’industriel ont été retirées. Car Bigard avait assigné en référé mardi des éleveurs pour obtenir la levée du blocage de trois abattoirs.

Des machines homologuées pour Bigard

Par ailleurs, le groupe Bigard a accepté de se soumettre à une demande du ministère de l’Agriculture : l’homologation de ses machines à classer, qui sont de grosses balances pour peser la viande. Jusqu’à aujourd’hui l’industriel utilise ses propres machines et pèse donc les carcasses selon ses propres techniques. Des procédés que nombre d’éleveurs ont dénoncé.

Concrètement, Bigard a jusqu’à la fin de l’année pour procéder à l’homologation de ses machines à classer ou à l’achat de la machine française homologuée. Cet accord réconforte les producteurs, qui jugent qu’avec cette décision Bigard rentre dans les rangs.

Promouvoir l’image du bœuf

L’interprofession s’est également mise d’accord pour mieux valoriser l’image de la viande bovine, via des actions qui seront coordonnées par les distributeurs, les industriels mais aussi les éleveurs. Et de son côté, le ministère de l’Agriculture s’est engagé à promouvoir les exportations de viande bovine française à l’étranger.