La brique, crue ou cuite, berceau de l'architecture

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Si les premiers constructeurs se sont naturellement tournés vers les matériaux que la nature mettait à leur disposition, que ce soit le bois ou la pierre, ils se sont parfois trouvés confrontés, dans certaines contrées, à un problème de ressources : ni arbres, ni carrières à l’horizon.

Si les premiers constructeurs se sont naturellement tournés vers les matériaux que la nature mettait à leur disposition, que ce soit le bois ou la pierre, ils se sont parfois trouvés confrontés, dans certaines contrées, à un problème de ressources : ni arbres, ni carrières à l’horizon.

 

 

Ne leur restait plus que la bonne terre, plus ou moins grasse et argileuse, quelquefois mêlée de paille ou de foin voire de roseaux ou de sciure de bois, ce qu’on appelait alors, selon les régions, adobe, torchis, pisé ou bauge. Mais il est rapidement apparu que donner une forme régulière à cette terre, la mouler, permettait de construire de façon cohérente et fonctionnelle : la brique était née.

 

A priori, l’étymologie indique que le mot vient du néerlandais bricke, avec une origine en français dès le XIIIe siècle sous la forme briche. Il n’y aurait donc aucun rapport avec le verbe imbriquer qui lui, se réfère à la disposition superposée des… tuiles. Allez comprendre !

 

 

 

La brique crue.

 

On imagine que les premières briques furent fabriquées par le dépôt de terre grasse dans un quelconque moule en bois, éventuellement enduit de sable pour que la terre n’y adhère pas, suivi d’un pressage rudimentaire et l’élimination de l’excédent de terre avant que le moule ne soit retourné. Il suffisait alors de laisser sécher cette terre au soleil et à l’air suffisamment longtemps, au moins une quinzaine de jours, pour qu’elle durcisse et se prête à pratiquement toutes les constructions. Il ne fallut guère de temps pour que nos anciens découvrent les propriétés singulières, et parfaites, de l’argile à cet usage, probablement cinq mille ans avant notre ère.

 

 

 

Depuis les temps bibliques.

 

On en a d’ailleurs retrouvé traces dans de nombreuses fouilles archéologiques. L’Asie était-elle précurseur ? Ou bien était-ce le Moyen-Orient ? On ne sait mais les Saintes Ecritures ne racontent-elles pas que Babylone fut construite par Nemrod à base de briques recouvertes de bitume, dont la fameuse Tour de Babel ? Ainsi peut-on lire dans la Genèse : La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier. Et n’oublions pas la Grande Muraille de Chine qui fut initialement construite de briques crues.

 

 

 

 

Dans l’antiquité.

 

Chez les Egyptiens, on utilisait largement la brique crue, ne réservant la pierre qu’aux temples, tombeaux et autres édifices publics. On pense même que les rampes nécessaires à la construction des pyramides étaient faites de ce matériau.

 

Par la suite, les Romains ne se montrèrent pas forcément adeptes de la brique qu’ils n’employaient que faute de carrières de pierres alentour. Même si Rome, au cours de ses premiers siècles d’existence, en fit un grand usage à tel point que Auguste, dit-on, se vantait d’avoir trouvé Rome de briques et de la laisser de marbre, même si le jeu de mots, trop français pour être honnête, laisse sceptique quant à son caractère authentique. C’est donc sous l’Empire que la brique cuite connut son véritable essor, au début de notre ère, avec quelques constructions notables comme le Panthéon ou le Colisée à Rome qui mêlent briques, pierres, mortier et béton.

 

 

 

 

 

 

La brique cuite.

 

Il semble qu’on connaît la cuisson de la brique depuis au moins trois mille cinq cents ans. Un moulage d’argile qu’il suffit de porter à haute température (mille degrés environ) pendant une bonne dizaine d’heures, pour induire une fonte des particules d’argile qui s’agrègent alors. En fait, on retrouve ici les mêmes procédés de fabrication que ceux des tuiles et carreaux de sol, si ce n’est que la brique se distingue par sa forme en parallélépipède rectangulaire, même si ça n’a pas toujours été le cas (on en fabriquait de forme carrée ou autre).

 

 

 

 

A la française.

 

Gallo-romains et Mérovingiens en feront le même usage que les Romains mais la pratique se perdit, du moins en Occident car elle se perpétua dans l’empire byzantin, à l’exception de certaines régions, démunies de tout autre matériau, notamment dans le Languedoc avec, par exemple, Toulouse dont la basilique Saint-Sernin, qui date du XIIe siècle, fait foi. En fait, la Ville rose devrait s’appeler la Ville rouge… brique !

 

En France, elle réapparut à la fin du Moyen-Age, bien qu’on la rencontrât ici ou là pour des carrelages intérieurs, des corniches, surtout dans le nord de la France. A la Renaissance, elle se mêlait souvent à la pierre mais restait rare d’autant que pour produire de la brique cuite, il fallait des matières combustibles en grande quantité, ce qui s’avérait hors de portée du citoyen commun.

 

 

 

 

 

 

Un matériau moderne.

 

En fait, elle ne se répandra dans tout le pays qu’au milieu du XIXe siècle même si, dès le XVIIe, on en usa abondamment pour bâtir la place Royale à Paris, devenue la place des Vosges deux cents ans plus tard.

 

A l’époque moderne, la brique a su s’adapter à l’architecture contemporaine avec des modèles crus, cuits mais aussi compressés, réfractaires, creux, pleins, autant de variations pour un matériau bon marché, facile à manipuler et particulièrement résistant.

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