La France veut maintenir ses liens commerciaux privilégiés avec l'Afrique

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www.boursier.com , modifié à
Le pays a eu tendance à se reposer sur ses acquis, pendant que d'autres pays viennent se faire une place sur un continent en pleine croissance...

A l'occasion d'une conférence consacrée mercredi au "nouveau modèle de partenariat économique" avant l'ouverture, vendredi, du sommet pour la paix et la sécurité en Afrique, l'ancien chef de la diplomatie Hubert Védrine a présenté un rapport - commandé par Bercy - dans lequel il fait 15 propositions pour enclencher une nouvelle dynamique entre ce continent et l'Hexagone. Casser les idées reçues Ce rapport vise avant tout à redorer l'image de l'Afrique, trop souvent perçue négativement (pauvreté, guerre, malnutrition...). Or, il s'agit d'un continent à forte croissance - +5% en moyenne par an au cours de la dernière décennie - et dont la capitalisation boursière "a été multipliée par neuf depuis les années 90", avec plus de 2.000 entreprises désormais cotées. Il rappelle également les progrès réalisés sur le plan social : "l'indice du développement humain s'est amélioré de 15,6% entre 2000 et 2010 pour la seule Afrique au Sud du Sahara" et "la part de l'Afrique subsaharienne dans les conflits violents dans le monde est passée de 55% à 24% entre 2002 et 2011". La France doit garder sa place de "privilégiée" Or, dans ce marché en pleine transformation et au fort potentiel de croissance, la France perd de l'influence tout en restant un acteur majeur. Ainsi, au Sud Sahara, sa part de marché est passée de 10,1% à 4,7% entre 2000 et 2011 mais elle fait quasiment jeu égal avec la Chine, qui a renforcé sa présence sur le continent. Dans les 14 pays utilisant le franc CFA, les entreprises hexagonales détenaient 17,7% de parts de marché en 2011 contre plus de 16% pour ses concurrents chinois. Total, Schneider Electric ou encore Orange sont fortement implantés sur le continent. Surtout, culturellement et socialement, la France reste fortement liée à l'Afrique. Stratégie offensive Les propositions faites par Hubert Vedrine visent à faire passer la France d'une "position de rente à une position offensive" et "doit promouvoir des offres innovantes", a expliqué le ministre de l'Economie Pierre Moscovici lors de cette conférence. L'auteur suggère notamment de faciliter la circulation des acteurs économiques en révisant la politique française de visas économiques et de relancer les échanges intellectuels (offre de formation d'excellence adaptée aux besoins du continent, suivre les jeunes talents africains...). Il propose par ailleurs de soutenir le financement des infrastructures sur le continent et de "susciter des alliances industrielles franco-africaine" dans des secteurs clés pour les deux parties. Le rapport estime ainsi que les échanges commerciaux avec l'Afrique Subsaharienne permettrait à la France de maintenir ou de créer autour de 200.000 emplois sur la période 2011-2020.