La BCE passe à l'action pour lutter contre la déflation et relancer l'économie

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Elle a abaissé ses principaux taux directeurs.

La Banque centrale européenne a réduit, comme prévu, ses trois taux directeurs ce jeudi, même si les niveaux annoncés diffèrent légèrement des prévisions moyennes des économistes. Taux de dépôt négatif Le taux de refi est ainsi passé de 0,25% à 0,15%, le taux de facilité marginale à 0,40% contre 0,75% précédemment et le taux de dépôt à -0,10%, alors qu'il était jusque-là à zéro. Les économistes misaient en moyenne sur une réduction du taux de refi à 0,10%, une baisse du taux de facilité de prêt marginal à 0,6% et un taux de dépôt de -0,1%. Il convient de rappeler que la banque centrale fixe le niveau du taux des opérations principales de refinancement, ou "taux de refi", qui sont exécutées par voie d'appels d'offres chaque semaine par les banques. Elle fixe aussi la facilité de prêt marginal, qui permet par ailleurs aux établissements d'obtenir des liquidités à 24h00. Enfin, elle détermine la facilité de dépôt, le taux auquel les banques peuvent placer leurs réserves excédentaires. Irriguer l'économie réelle L'institution "a décidé aujourd'hui d'une combinaison de mesures pour offrir une politique monétaire plus accommodante et pour soutenir le crédit à l'économie réelle", a fait valoir le gouverneur de la BCE, Mario Draghi. Ce paquet inclut des réductions supplémentaires des taux directeurs de la BCE, une série d'opérations de refinancement à long terme (TLTRO) arrivant à échéance en 2018 et qui pourraient représenter 400 milliards d'euros, la prolongation de l'éligibilité existante des actifs additionnels au titre de collatéraux, l'accélération des travaux sur le rachat d'ABS et la prolongation des procédures d'adjudications à taux fixe et allocation pleine. En outre, la BCE a décidé de suspendre l'opération d'ajustement hebdomadaire stérilisant les liquidités injectées dans le cadre du programme pour les marchés de titres. "Cette décision s'appuie sur notre analyse économique et tient compte des toutes dernières projections macroéconomiques du personnel de l'Eurosystème et des signaux émanant de l'analyse monétaire", a souligné Mario Draghi, avant d'ajouter "ensemble, ces mesures vont contribuer à un retour des taux d'inflation plus proche de 2%", alors que les anticipations inflationnistes à moyen long terme "restent solidement ancrées". "Dans la période à venir, le conseil des gouverneurs est fermement déterminé à sécuriser cet ancrage. Pour ce qui est de notre communication anticipée, les taux directeurs de la BCE resteront aux niveaux actuels pour une période de temps prolongée au vu des perspectives d'inflation actuelles", a ensuite précisé le gouverneur, qui prévient aussi que "si nécessaire", la BCE agira "avec célérité à l'aide d'une politique monétaire encore plus accommodante". Enfin, le conseil des gouverneurs "affirme unanimement son engagement à recourir également à des instruments non conventionnels dans le cadre de son mandat, s'il s'avérait nécessaire de faire face au risque d'une période prolongée de faible inflation". Après avoir détaillé le train de mesures annoncé cet après-midi, Mario Draghi a indiqué que la BCE table désormais sur une croissance de 1% cette année (1,2% précédemment), mais de 1,7% (1,5% précédemment) en 2015 et de 1,8% en 2016. Les projections d'inflation ont été réduites jusqu'en 2016.