L'Euro chute sous 1,34$, toujours pas de solutions à la crise de la dette

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www.boursier.com , modifié à
Concernant la Grèce, la semaine sera à nouveau cruciale, avec le retour de la troïka à Athènes et le vote du Bundestag allemand, jeudi, sur ce dossier...

C'est encore un début de semaine laborieux pour l'Euro, qui est retombé sous 1,34$, à 1,3395$ (-0,8%) tôt ce matin dans les échanges interbancaires en Asie. La monnaie unique est ensuite parvenue à défendre ce seuil de 1,34$ (1,3405$ vers 07H45). La défiance envers la monnaie européenne a augmenté ce week-end, alors que les réunions menées à Washington entre les membres du G20 et le FMI depuis jeudi n'ont débouché sur aucune solution concrète à la crise de la dette publique en Europe. L'Euro s'approche désormais à nouveau de ses plus bas niveaux depuis 8 mois, atteints la semaine dernière à 1,3380$. Face à l'immobilisme des dirigeants politiques mondiaux, les Bourses asiatiques accusent elles aussi le coup ce matin, l'indice Nikkei reculant de 1,7% en séance, tandis que Hong Kong perd 1,7% et Shanghai cède 0,5%. L'or (-1,4% à 1.617$) et le pétrole (-0,5% à 79,48$ le baril WTI) poursuivent leur glissade, les investisseurs quittant les matières premières pour se réfugier sur le Dollar, sur fond de craintes de "double dip" de l'économie mondiale. Les dirigeants européens se sont engagés à étendre les moyens d'action du FESF, le Fonds européen de stabilité financière, mais ils ne se sont pas accordés sur les modalités concrètes : certains prônent un soutien de la Banque Centrale Européenne au FESF, et appellent la BCE a jouer un rôle bien plus proactif dans cette crise, notamment en baissant ses taux directeurs et en fournissant davantage de liquidités aux banques. Toutefois, l'Allemagne s'oppose à ce que la BCE occupe un rôle de premier plan dans cette crise, notamment en raison des risques inflationnistes à moyen terme d'une politique très expansionniste... Concernant la Grèce, la semaine sera à nouveau cruciale, avec le retour de la troïka à Athènes et le vote du Bundestag allemand, jeudi, sur ce dossier... La chancelière allemande Angela Merkel s'est montrée confiante ce week-end dans l'adoption du plan. Elle a aussi estimé qu'il fallait construire une "barrière" autour de la Grèce, afin d'isoler ses problèmes de ceux des autres pays européens endettés... Cette hypothèse d'un "pare feu", empêchant la contagion de la crise de la dette, est de nature à rassurer les investisseurs à court terme, mais une mise en oeuvre efficace exigerait d'employer de grands moyens, notamment de la part de la BCE, pour soutenir les pays solvables, consolider le secteur bancaire européen et convaincre de la solidité de l'Euro... Vaste programme !