L'Arcep veut en savoir un peu plus sur le réseau Free mobile

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www.boursier.com , modifié à
Le nouvel opérateur est soupçonné d'utiliser à outrance le réseau d'Orange dans le cadre de leur accord d'itinérance...

L'ARCEP veut mettre fin aux rumeurs circulant sur Free Mobile et sur l'utilisation qu'il fait du réseau Orange dans le cadre de leur accord d'itinérance... Le collège, organe de sept membres qui chapeaute le régulateurs des communications électroniques, va donc "très prochainement" procéder à l'audition conjointe de France Télécom et de Free Mobile. L'Autorité a déjà entendu, SFR le 9 février et prévoit de rencontrer Bouygues Telecom par la suite. Mercredi, Free Mobile et Orange se seraient longuement rencontrées, a rapporté 'Le Figaro', au sujet de leur contrat d'itinérance. Du côté de Free Mobile, on se contentait d'évoquer l'existence de discussions "normales" entre deux partenaires. Chez Orange, on a soufflé tour à tour le froid et le chaud : Brigitte Bourgoin, responsable de l'activité de vente aux opérateurs chez Orange, a menacé de renégocier l'accord, voire de couper l'Internet mobile dans certains cas lorsque le réseau est surchargé... Dans une lettre à Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad, la dirigeante s'est plainte des "dysfonctionnements des infrastructures de Free". Ainsi, "97% des appels effectués par des clients mobiles de Free passent par le réseau Orange, alors que l'accord d'itinérance prévoit que le réseau de Free Mobile couvre 27% de la population française", affirme Mme Bourgoin. Plus conciliant, le PDG de France Télécom Stéphane Richard a temporisé, tout en estimant que "la situation n'est pas totalement satisfaisante" entre Orange et Free Mobile. "Nous allons en parler ensemble. J'espère que nous pourrons faire en sorte que l'accord puisse continuer", a-t-il indiqué dans un entretien publié sur le site du 'Point' cette semaine. Pour sa part, le courtier Oddo estimait en début de semaine que France Telecom, qui gère 27 millions d'abonnés, ne rencontrait sans doute pas de réelles difficultés techniques à absorber le trafic de Free Mobile, qui compterait quelque 2 millions d'abonnés. Les analystes d'Oddo estimaient en effet peu probable à ce stade une coupure de service ou un arrêt de l'accord avec Orange, du moins en attendant le rapport de l'ARCEP, qui vient donc d'être confirmé. L'irruption de Free dans la téléphonie mobile en janvier a créé une révolution dans le secteur et depuis un mois, la tension est palpable entre acteurs. Au début du mois de février, SFR avait écrit à l'ARCEP, à des relevés pour dénoncer le fait que le trafic de Free Mobile passait majoritairement voire quasi-exclusivement par le réseau Orange, avec lequel un accord d'itinérance a été signé, le temps pour la filiale d'Iliad d'accroître la couverture de son réseau. En d'autres termes, SFR accuse Free de ne pas disposer du taux de couverture minimum de 27% de la population qui lui a autorisé son lancement commercial. L'ARCEP avait répliqué auparavant en indiquant avoir procédé, fin 2012, à de nombreux pointages prouvant que le seuil requis avait été atteint, avant d'autoriser Free à se lancer. Orange et Free Mobile avaient signé un accord d'itinérance 2G et 3G en mars 2011. L'accord est devenu effectif lorsque le nouvel opérateur mobile a atteint un taux de couverture d'au moins 25% de la population en France. Free a pris l'engagement de déployer d'ici 2018 un réseau en propre couvrant au moins 90% de la population.