Kem One : l’État durcit le ton

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avec AFP

Le préfet du Rhône Jean-François Carenco a menacé jeudi de poursuivre le propriétaire de Kem One, le financier américain Gary Klesch, en cas d'échec du sauvetage de l'ex-pôle vinylique d'Arkema, à quatre jours de la date butoir pour le dépôt des offres de reprise. "Je poursuivrai Klesch jusqu'à la fin de mes jours si c'est lui qui fait capoter la reprise", a déclaré le représentant de l'Etat lors d'un point-presse, peu après s'être entretenu sur le sujet avec le procureur de la République à Lyon, Marc Cimamonti.

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Rappelant l'engagement de Kem One à céder ses activités aval (fabrication de profilés, notamment de fenêtres), les plus rentables, pour un euro symbolique en cas d'offre de reprise globale du groupe, alors que seul les activités amont (production de PVC) sont en redressement judiciaire depuis mars, Jean-François Carenco a souligné qu'il serait "immoral, insupportable que Klesch garde l'aval et fasse de l'argent dessus alors que cela ne lui a rien coûté". Arkema avait cédé à Klesch son pôle vinylique pour un euro à l'été 2012, avec une avance de trésorerie de 100 millions d'euros. "Il faut qu'il amène l'aval, comme il s'y est engagé devant le tribunal de commerce (par la voix de ses avocats, ndlr). S'il ne tient pas sa parole, c'est un comportement de voyou", a martelé Jean-François Carenco.

D'éventuelles poursuites pénales pourraient viser des frais de gestion facturés par Klesch à Kem One, que le préfet juge "très élevés". A l'audience du tribunal de commerce de Lyon en juillet, le parquet avait dénoncé un abus de bien social, selon un avocat des salariés. Deux noms américains de repreneurs potentiels circulent: le fonds d'investissement Sun Capital Partners et le groupement d'industriels Open Gate Capital, qui ont été reçus cette semaine au ministère du Redressement productif selon la CGT, premier syndicat du personnel.