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JP Morgan : quand les têtes tombent

Mounia Van de Casteele avec agences - Mis à jour le . 2 min
© REUTERS

La banque devrait remercier trois des salariés à l'origine de la récente perte de plusieurs milliards.

Et un et deux et trois départs. Après la récente perte monumentale de près de deux milliards de dollars, soit 1,5 milliard d'euros, due à une stratégie de couverture hasardeuse, la banque américaine JPMorgan devrait se délester cette semaine de trois hauts dirigeants. Ina Drew, la directrice des investissements, en poste à New York, est sur le départ. Et ses deux de ses principaux adjoints Achilles Macris et Javier Martin-Artajo devraient la suivre. 

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"On ne retient que votre dernier coup"

"Ina est un investisseur formidable", a déclaré un gérant qui la connaît mais a refusé d'être cité nommément. "Elle a fait du très bon travail pendant de nombreuses années. Mais les gens ne retiennent que votre dernier coup", a-t-il ajouté. Ina Drew avait pourtant offert sa démission à plusieurs reprises ces dernières semaines, mais sa démission n'aurait pas été immédiatement acceptée. Et pour cause, jusqu'à ce que cette affaire éclate, Ina Drew était en effet considérée comme l'un des meilleurs gestionnaires de risques de bilan du secteur. Elle était également l'une des salariés les mieux payés. Elle aurait gagné plus de 15 millions de dollars par an, soit 11,7 milliards d'euros, en 2010 et 2011. 

Son départ et celui de ses adjoints seraient la conséquence directe de l'échec de la gestion - pilotée par la division "Chief Investment Office" du groupe - d'un important portefeuille de produits dérivés liés à des obligations, selon des dirigeants de la banque. Une mauvaise gestion et une trop grande prise de risque qui sont imputées au trader français, Bruno Michel Iksil, surnommé "la baleine de Londres".

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"15 millions par an" 

Seulement cinq jours après la révélation de la perte, les sanctions commencent donc à tomber. Et l'affaire pourrait éclabousser jusqu'au PDG de JP Morgan, Jamie Dimon.

Dimanche, il a été contraint au mea culpa public dans un entretien à la chaîne américaine NBC, reconnaissant que la banque avait eu "tout faux" en avril après les premières informations de presse évoquant les risques de pertes dans ses activités de dérivés.

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Mais l'affaire a d'ores et déjà entaché la réputation de la banque, connue jusqu'alors pour sa gestion du risque. L'agence de notation Fitch, vient en effet d'abaisser sa note. Une situation qui place en outre Jamie Dimon en position inconfortable. 

"Briser le cercle des banquiers aux activités à risque"

Une ancienne présidente d'une commission du Congrès américain chargée de superviser l'aide aux banques pendant la crise financière a ainsi appelé Jamie Dimon à démissionner de son poste d'administrateur de la Réserve fédérale de New York. "Il faut briser le cercle des banquiers qui s'engagent dans des activités à risque, se font renflouer par le contribuable et utilisent ensuite leur armée de lobbyistes pour freiner la régulation", a dit Elizabeth Warren, actuellement en lice pour un poste de sénatrice.