Immobilier : des taux en baisse mais…

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G.V. avec Carole Ferry
Les taux d’intérêt reculent mais pas pour tous : seuls les meilleurs dossiers en profitent.

Revoilà la sempiternelle question : est-ce le bon moment pour acheter son logement ? Les taux d’intérêt des prêts immobiliers sont en effet en baisse dans les plus grandes villes de France, selon le site spécialisé Meilleurtaux.com qui a publié son palmarès des taux en mai.

Ainsi, sept banques sur dix prêtent aujourd'hui à moins de 4% sur 20 ans alors qu’elles étaient cinq fois moins, il y a un mois à peine. Résultat, on peut acheter un peu plus grand pour le même prix.

Des taux proches des plus bas historiques

D’après ce spécialiste des emprunts immobiliers, les taux d’intérêt sur 20 ans sont en baisse dans presque toutes les grandes villes de l’Hexagone par rapport au mois précédent : 3,4% à Lille, 3,45% à Marseille et Nantes, 3,6% à Strasbourg et Nice. Seule Toulouse reste stable à 3,6%.

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Résultat, le pouvoir d’achat d’immobilier, c’est-à-dire le nombre de mètres carré qu’on peut acheter pour un montant fixe, est en hausse. Ainsi, à Marseille, pour 1.000 euros de remboursement par mois pendant 20 ans, on peut s'offrir aujourd'hui 3 mètres carrés de plus qu'en mars. Le gain est de 1 mètre carré à Nice et Strasbourg, toujours selon Meilleurtaux.com

Une inégalité de traitement

Si les taux d’intérêts sont en baisse, c’est parce les banques font actuellement la chasse aux bons clients. Elles se livrent à une véritable guerre des prix pour attirer les meilleurs dossiers.

"Les banques veulent conquérir les meilleurs clients, c’est-à-dire les couples en CDI avec 20% d’apport : les dossiers de qualité vont aujourd’hui trouver des taux très avantageux puisque les banques, en ce moment, se battent pour ce type de clients", confirme Sandrine Allonier, porte-parole deMeilleurtaux.com

En revanche, dans une période où les banques doivent renforcer leur capital, les autres dossiers ont plus de mal à trouver un banquier compréhensif. "C’est vrai que des primo-accédants, sans apport, vont avoir plus de mal aujourd’hui à trouver un financement", prévient Sandrine Allonier, avant de conclure : "il y a donc vraiment un marché à deux vitesses". 

Les notaires confirment "un nouveau cycle" baissier

Les notaires, qui enregistrent les transactions réellement effectuées, prévoient eux aussi "un nouveau cycle" baissier, tant pour l'immobilier ancien que l'immobilier neuf,  mais préviennent : aucun "trou d'air", c’est-à-dire une forte chute comme en 2008-2009, n’est à attendre.

Si les taux d’intérêt restent stables, les Notaires de France estiment que le nombre de transactions dans l’ancien devrait baisser de 10% à 15% en 2012. Ce recul devait entrainer une baisse des prix "modérée, de l'ordre de 5% à 10%, plus près de 5% sur les marchés attractifs et tendus, plus près de 10% sur les autres marchés".

Le marché de l’immobilier neuf et de la région parisienne devraient, en revanche, rester tendus : aucune baisse sensible des prix n’est à espérer dans les prochains mois.