Ils veulent acheter leur entreprise

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avec Félix Briaud , modifié à
Les salariés de Néolait se méfient du fonds de pension propriétaire de leur entreprise.

En novembre dernier, lorsque des employés de la filiale bretonne Néolait apprennent que le siège de leur entreprise spécialisée dans la nutrition animale est à vendre, c'est le mauvais signe de trop. Après une réduction des effectifs de 10% en dix ans et des projets de déménagement d’une partie des services, les salariés pensent que le fonds de pension propriétaire veut se débarrasser de l'entreprise, et qu'une restructuration suivra, ce que nie la direction. Ils décident de se battre pour racheter leur entreprise.

Deux offres refusées

La direction propose aux salariés fin 2009 de racheter Néolait, via un RES (Rachat d'entreprise par les salariés). Depuis, les salariés ont créé la société Néopar et un comité de pilotage du projet dans le but de racheter leur entreprise à l'actuel propriétaire, le groupe néerlandais Provimi, lui-même propriété du fonds d'investissement anglais Promira. 374 salariés, sur les 388, sont prêts à entrer dans le capital en achetant des actions équivalant cinq à six mois de salaire.

Mais Provimi refuse les deux offres successives faites par les salariés. Le directeur général de Néolait, Claude Cuenca, estime que la proposition des salariés est "inférieure de 40 à 50% aux attentes de l'actionnaire".

Rendez-vous au ministère

Un courrier du 23 août de l'actionnaire "met fin" au projet de RES et explique que Provimi "n'est pas vendeur" de Néolait. Les RES sont généralement proposés lorsqu'une société va mal. Ce n'est pas le cas de Néolait, qui est bénéficiaire et dont le chiffre d'affaires a augmenté de 50% depuis le rachat par Provimi il y a six ans, selon son directeur général.

Une partie des salariés ont manifesté mercredi dans les rues de Saint-Brieuc. Ils ont obtenu un rendez-vous au ministère de l'Industrie, selon Le Télégramme.com.