Ils traquent les faux avis sur le web

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et Eve Roger , modifié à
ENQUETE - Des agents de la répression des fraudes démasquent ceux qui postent de faux commentaires.

La cellule, mise en place par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) est composée d'une dizaine de cyber-enquêteurs. Leur mission : traquer les faux avis de consommateurs sur les sites Internet.

Des "faux avis" qui se multiplient sur la Toile. Frédéric Lefebvre, secrétaire d’Etat à la Consommation, indiquait, début septembre, que la DGCCRF avait conduit 132 enquêtes sur le sujet depuis janvier. Des procédures contentieuses ont été engagées contre cinq sites Internet. Leurs noms n'ont pas été dévoilés mais on sait qu'il s'agit d'un site spécialisé dans le tourisme, d'un comparateur dans le tourisme, d'un site d’enchères de voyage, d'un site marchand et d'un site de e-réputation. Mais selon la DGCCRF, tous les secteurs sont touchés : le tourisme, l'électroménager, la téléphonie, les appareils high-tech et l'automobile.

Quel est le profil des imposteurs ?

Les cyber-enquêteurs de la DGCCRF parviennent à repérer les imposteurs grâce à certains petits détails. Cela peut être un pseudo qui revient trop souvent. Par exemple, l'internaute qui donne son avis sur une centaine d'hôtels en moins d'un mois. Il y a aussi celui qui fait toujours les mêmes fautes d'orthographe, mais sous des identités différentes. Selon Marie Taillard, porte-parole du service de la répression des fraudes, trois profils d'imposteurs se dégagent : le professionnel qui va poster un faux avis pour glorifier son établissement, celui, qui au contraire, va publier un mauvais commentaire pour critiquer un concurrent, et des étudiants rémunérés pour poster de faux avis.

Le " faux avis " est même devenu un business pour certaines  sociétés de marketing qui proposent, par exemple, 250 faux commentaires facturés un peu plus de 3.500 euros. Au clavier, des stagiaires ou des étudiants, qui parfois même se vantent de cette expérience sur leur CV, confie un spécialiste du secteur.

Les faux avis de consommateurs peuvent coûter jusqu'à 187.500 euros aux sites concernés et deux ans de prison. Les professionnels souhaitent, eux, élaborer une norme qui pourrait garantir aux internautes la sincérité des avis. Un projet qui ne devrait pas aboutir avant la fin 2012.