Un "risque réel" de déflation en Europe, qui pourrait avoir des "conséquences budgétaires négatives sur les recettes comme sur la dette". C'est ce que craint François Hollande, qui a confié au 'Monde' ses attentes vis-à-vis de l'Allemagne, en marge des commémorations du centenaire de la première guerre mondiale. "Beaucoup va dépendre du niveau de l'euro qui a baissé ces derniers jours, mais encore trop peu. La Bundesbank est consciente du problème", a déclaré le chef de l'Etat. Il appelle d'ailleurs la BCE à "prendre toutes les mesures nécessaires pour injecter des liquidités dans l'économie". "Aucune indulgence" Alors que la France est régulièrement critiquée par Berlin pour ses difficultés à atteindre les objectifs de réduction des déficits fixés par Bruxelles, François Hollande assure que Paris ne sollicite "aucune indulgence" dans ce dossier. Elle réclame en revanche "un soutien plus ferme à la croissance" car "ses excédents commerciaux lui permettent d'investir davantage". Plus généralement, il souhaite que l'Allemagne soit "plus présente sur la scène internationale, et se dit "favorable à un partage de la responsabilité, sur le plan politique, militaire et budgétaire". L'ex-ministre de l'Economie Pierre Moscovici voit sa candidature à un poste de commissaire européen très critiquée notamment par les conservateurs allemands, et a défendu ses qualités dans un entretien au 'Spiegel'. François Hollande lui réitère son soutien dans cet entretien, souhaitant qu'il obtienne "un grand portefeuille économique".