Grèce : les banques françaises exposées

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Elles ont beaucoup prêté à la Grèce avant la crise et se sont engagées à maintenir leurs positions.

Les grandes banques françaises sont très exposées au risque d’une insolvabilité de la Grèce. Elles ont 57,41 milliards d'euros de créances sur l'Etat et le secteur privé grecs, suivies par les banques allemandes à hauteur de 45 milliards de dollars grec, selon la Banque des règlements internationaux.

Ne pas abandonner la Grèce

La Société Générale est la plus impliquée. Elle a annoncé mercredi être exposée à hauteur de trois milliards d'euros à la dette d'Etat de la Grèce. Le Crédit Agricole a fait état d'une exposition de 850 millions d'euros, dont 600 pour sa filiale grecque Emporiki. L'exposition de BNP Paribas atteint, elle, cinq milliards d'euros, à quoi s'ajoutent trois milliards d'engagements commerciaux sur des entreprises privées grecques, selon un communiqué publié jeudi.

La banque précise que les crédits au secteur privé grec ne représentent que 0,2% des engagements totaux du groupe, tandis que l'exposition à la dette de l'Etat grec n'en pèse que 0,4%. Comme l'avait déjà expliqué le directeur général Baudouin Prot la semaine dernière, les prêts de BNP Paribas au secteur privé grec concernent "principalement" des entreprises "à caractère international et dans le secteur de l'armement maritime, avec des prêts garantis par des actifs et des risques peu corrélés à l'économie de la Grèce".

De son côté, Axa a annoncé une exposition nette aux obligations grecques qui atteint 500 millions d'euros. Le groupe bancaire BPCE a, quant à lui, estimé son exposition à 2,1 milliards d'euros, dont 0,9 milliard pour sa filiale Natixis, selon un communiqué publié jeudi.

Ne pas aggraver la situation

"Les grandes banques françaises (…) ont pris l'engagement de maintenir leur exposition sur la Grèce dans le cadre des discussions actuelles avec le Fonds monétaire international et la Commission européenne", a affirmé mercredi la ministre de l'Economie Christine Lagarde, après avoir rencontré des représentants de grandes banques françaises. Les établissements français ont été invités à conserver leurs titres de dette souveraine grecque et à continuer d'accorder des crédits aux ménages et aux entreprises pour ne pas aggraver la situation. Des tentatives de cessions auraient d’ores et déjà été observées.

Priée de dire si les banques françaises participeraient aussi au financement du plan de soutien à la Grèce, Christine Lagarde a répondu qu’elle ne les avait "pas sollicitées". La Fédération bancaire française (FBF), qui représente les grandes banques françaises, a confirmé "qu'elles allaient maintenir leurs engagements sur la Grèce pendant toute la durée du programme d'aide".

Les banques allemandes engagées

Les principales banques allemandes, Deutsche Bank en tête, se sont engagées mardi à faire un geste envers la Grèce, en prolongeant leurs lignes de crédit à leurs créanciers grecs. Concrètement, cela signifie que les banques créancières de la Grèce n'exigeront pas le remboursement de leurs crédits pendant cette période. Elles ont également souscrit à des obligations de la banque publique allemande KfW.

L'opinion publique allemande et une partie de la classe politique réclamaient une contribution du secteur bancaire désigné comme un des responsables de la crise grecque.

L’euro au plus bas

La crainte d'une crise généralisée de la dette souveraine dans la zone euro a fait chuter les Bourses un peu partout dans le monde mercredi, tandis que l'euro accentuait sa baisse mercredi, tombant sous le seuil de 1,29 dollar pour la première fois depuis fin avril 2009.