Google : 8,8 milliards d'euros de "royalties" disparues dans le triangle des Bermudes !

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www.boursier.com , modifié à
Les pratiques du géant de l'internet pour échapper au fisc se précisent...

Les pratiques de Google pour échapper au fisc se précisent... Selon des chiffres publiés par une filiale néerlandaise du géant américain d'Internet, le groupe a doublé en trois ans le montant des "royalties" qu'il place dans le paradis fiscal des Bermudes. Ainsi, selon ces données, révélées par le 'Financial Times' du jour, Google a fait verser l'an dernier 8,8 milliards d'euros de "royalties" aux Bermudes, où ces sommes ne sont taxées qu'à environ 5%... Ce montant représente une hausse de 25% par rapport à 2011 et de 100% par rapport à 2009 ! Dans le détail, la filiale Google Netherlands Holdings a reçu en 2012 8,6 milliards d'euros de "royalties" de Google Ireland Ltd et 232,8 millions d'euros de Google Singapour. A l'exception de 10,4 millions d'euros, ces sommes ont été ensuite versées à Google Ireland Holdings, une autre société du groupe immatriculée en Irlande, mais dont les instances dirigeantes sont situées aux Bermudes. Cette structure à deux têtes peut ainsi être considérée du point de vue fiscal comme irlandaise par les Etats-Unis, mais comme bermudienne vis-à-vis du fisc irlandais... Evitement fiscal ? Ces nouvelles révélations viennent alimenter le débat déjà houleux entre Google et les gouvernements européens, qui l'accusent d'évitement fiscal et de dissimulation de revenus. Le groupe américain déclare ainsi la quasi-totalité de ses revenus hors Etats-Unis en Irlande (son siège européen), où la fiscalité est très douce, ce qui aurait lui aurait permis d'échapper ces dernières années à des milliards de dollars d'impôts sur les sociétés, notamment en Grande-Bretagne et en France. En 2012, Google n'a payé que 17 millions d'euros au fisc irlandais, et Google UK a réglé seulement 11,5 M£ (14,5 millions d'euros) au fisc britannique, alors que le groupe aurait réalisé un chiffre d'affaires réel de près de 5 milliards de livres au Royaume-Uni... D'autres géants concernés En France, le groupe américain a payé 6,5 millions d'euros d'impôts sur les sociétés l'an dernier pour un chiffre d'affaires annoncé de 193 millions d'euros, alors que ses revenus réels en France sont estimés à plus de 1,1 milliard d'euros. Mais la majorité des annonceurs français, qui passent par la plateforme publicitaire Google AdWords, sont facturés directement par Google en Irlande et non dans l'hexagone. La Fédération fran­çaise des télécoms estime ainsi qu'à travers des astuces fiscales, les cinq principaux groupes internet (Apple, Amazon, Facebook, Google et Microsoft) n'ont payé que 37,5 ME d'impôts et de taxes en 2011 en France, au lieu de 1,3 milliard d'euros normalement d�" ! Google n'est donc pas le seul groupe dans le collimateur des gouvernements internationaux... L'été dernier, les dirigeants des pays du G20 ont lancé une initiative pour limiter les pratiques d'optimisation fiscale pratiquées par les groupes de commerce en ligne (Amazon, Apple, Facebook, Google), mais aussi par certains commerces traditionnels comme les cafés Starbucks. En conjonction avec le G20, l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) travaille à l'élaboration de nouvelles règles du jeu fiscal international...