François Hollande "à la reconquête de l'avenir" justifie les hausses d'impôts et de la TVA

  • Copié
www.boursier.com , modifié à
"C'était mon devoir", a dit François Hollande concernant les hausses d'impôts.

Au plus bas dans les sondages, François Hollande a tenu cet après-midi sa première conférence de presse, "face aux Français" afin de justifier les choix politiques opérés, notamment en matière de compétitivité et de fiscalité. Accusé de ne pas s'attaquer au coeur du problème de la crise, le président a rappelé qu'une politique n'est "pas une addition de réformes aussi importantes soient-elles", ajoutant qu'il était "au début du quinquennat, mais à la fin d'une décennie où il y a eu tant de proclamations". Au cours de son mandat, François Hollande veut relever trois défis : "réorienter l'Europe, désendetter la France et retrouver la compétitivité". Désendettement à " marche forcée" "J'ai demandé à Jean-Marc Ayrault de mener à marche forcée le désendettement de la France" pour "notre souveraineté" a assuré le président, tout en décriant l'austérité à tout va. François Hollande a fait remarquer que la recette semblait fonctionner. "Les taux d'intérêts sont au plus bas (...) ils reculent même depuis le 6 mai", a-t-il dit. "Si les taux d'intérêts sont bas, cela fait aussi partie du bilan de Nicolas Sarkozy! ", a rétorqué l'ancienne ministre du Budget, Valérie Pécresse sur Twitter. Sur les 20 milliards d'euros de hausses d'impôts pour 2013 imposées aux ménages et entreprises, "c'était mon devoir (...) c'était la condition pour réduire le déficit à 3% pour 2013", a justifié François Hollande, soulignant que cet effort était "compensé par le principe de justice". "J'ai conscience que je demande beaucoup aux catégories supérieures, je n'entends pas les montrer du doigt", a-t-il ajouté. "La hausse de TVA ne pèsera pas sur les ménages en 2013" En ce qui concerne la compétitivité, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault a annoncé la semaine dernière un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros sur trois ans, à destination des entreprises, financé en partie par une hausse de la TVA de 19,6% à 20% et de celle de 7% à 10%, à partir de 2014. Mesure qui a suscité de vives réactions, l'exécutif ayant maintes fois critiqué la TVA sociale du gouvernement de Nicolas Sarkozy qui devait passer à 21,2% au 1er octobre 2012, mais qui a été abrogée en juillet dernier. Le Président a réfuté tout "virage" : "J'ai considéré que ce n'était pas le moment d'ajouter ce prélèvement à d'autres (...) Ce que je propose c'est une restructuration. En 2013 rien ne sera demandé aux Français", a fait valoir le président. Une restructuration qui permettra au passage de régler "la question de la TVA sur la restauration", a-t-il ajouté. Sur ce point "ce sera 10%", pas plus, pas moins. Quant à l'alternative du recours à la CSG pour financer la mesure, François Hollande a estimé que cela aurait "faussé les discussions en cours sur l'avenir du financement de la sécurité sociale". "Le cap est fixé. Comment l'appeler ? La reconquête de notre avenir ! ", a conclu François Hollande...