Florange : le dialogue de sourds continue

Edouard Martin, de la CFDT, considère que la réunion de Matignon n'a pas permis de lever les doutes sur l'avenir de Florange
Edouard Martin, de la CFDT, considère que la réunion de Matignon n'a pas permis de lever les doutes sur l'avenir de Florange © MAXPPP
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Thomas Morel , modifié à
La réunion à Matignon mercredi soir n'a pas permis de répondre aux inquiétudes des syndicats.

• Les faits. Réunion sous haute tension à Matignon. Mercredi soir, les représentants syndicaux de Florange ont rencontré pendant deux heures Jean-Marc Ayrault au sujet de l'accord signé avec ArcelorMittal. Le texte, qui prévoit la fermeture d'un des hauts fourneaux ainsi que des investissements stratégiques très limités ne satisfait pas les délégués du personnel.

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Les syndicats ne sont pas rassurés...La réunion n'a pas permis de dissiper les doutes des syndicats. "On sort de Matignon avec des questions sans réponses", a ainsi souligné Edouard Martin, de la CFDT. "Cet accord ne coûte pas cher à Mittal. Le compte n'y est pas, les investissements portent sur la partie froide de Florange, mais la question de la viabilité des hauts fourneaux reste entière", ajoute-t-il. Même constat pour Norbert Cima, de Force Ouvrière : " Cet accord, c'est une coquille vide. (…) Le premier ministre portera la responsabilité de la fin de la sidérurgie lorraine." Yves Fabbri, de la CGT, regrette lui que "le gouvernement n'(aie) pas le courage politique d'aller plus loin".

 

• ...et continuent la lutte. Les représentants syndicaux ne comptent pas baisser les bras. " La résistance continue, ce n'est pas terminé", affirme ainsi Edouard Martin. L'intersyndicale de Florange doit se réunir jeudi pour décider des nouvelles actions à mener. "La CGT n'accompagnera jamais un démantèlement d'usine", ajoute Yves Fabbri

Ayrault met l'accent sur les emplois sauvés... Interrogé dans le 20H de France 2 , le Premier ministre a lui mis l'accent sur les emplois sauvés grâce à l'accord. "Les décisions prises ont permis de sauver l'emploi à Florange. Il n'y aura pas de licenciements, pas de plan social." Une victoire selon lui, à l'heure où "beaucoup de Français qui connaissent des difficultés aimeraient voir un tel résultat". Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a par ailleurs annoncé la mise en place d'un "comité de suivi" qui aura pour mission de vérifier que l'accord sur Florange "soit respecté". Le chef du gouvernement a précisé que ce comité de suivi serait dirigé par "François Marzorati, sous-préfet de Thionville (Moselle) bientôt à la retraite".

• ...et rejette l'idée d'un repreneur. Jean-Marc Ayrault a également rejeté l'idée d'un repreneur pour le site : " On avait dit qu'il y avait un repreneur. Il a fait des propositions, non pas pour les hauts fourneaux mais pour la partie froide du site, le laminage. Pour donner une suite, il aurait fallu exproprier Mittal, ce qui aurait couté un milliards d'euros