Fin du bras de fer entre Seita et les syndicats

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Noémi Marois avec AFP , modifié à
ÉCONOMIE - D'abord hostiles, les syndicats ont finalement accepté le plan social du cigarettier Seita.

C'est un ultime rendez-vous qui a eu lieu mercredi et il s'est conclu par un accord. Le cigarettier Seita avait convoqué mercredi à Paris les élus du personnel afin de boucler la procédure d'information du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Les trois syndicats représentatifs ont accepté à l'unanimité les modalités du plan dont la suppression de 366 emplois et la fermeture de deux sites. En cas d'échec des négociations, la direction aurait dû rédiger un plan unilatéralement, avec le risque de conditions moins bonnes pour les salariés.

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À la demande de "la très grande majorité des salariés". La CGT, l'Unsa et la CFE-CFC ont accepté "à l'unanimité" le PSE de la direction de la Seita, à la demande de "la très grande majorité des salariés", a indiqué Éric Comparot, délégué central CGT, premier syndicat dont la signature suffit à un accord majoritaire. L'administration doit désormais donner son feu vert.

Les employés, qui avaient engagé une grève de la faim depuis le 29 septembre, y ont mis fin mercredi après-midi. 

366 emplois supprimés. Le fabricant des Gauloises et des Gitanes a annoncé au printemps la suppression nette de 366 emplois (sur un total de 1.150). Les fermetures de l'usine à Carquefou près de Nantes et du centre de recherche de Bergerac sont prévues.  La voie serait ainsi ouverte à une délocalisation partielle en Pologne. 

La société Progexa, mandatée par les élus du Comité central d'entreprise (CCE), avait dénoncé dans un rapport à charge la "stratégie court-termiste" du groupe Imperial Tabacco, qui "privilégie le retour de cash aux actionnaires au détriment de l'investissement industriel et commercial". 

En reprenant l'ex-régie publique des tabacs en 2008, Imperial Tobacco avait déjà supprimé un millier d'emplois, soit la moitié.

Et des indemnités. Le plan de la direction prévoit également des indemnités supplémentaires de licenciement égales à 1,5 mois par année d'ancienneté et permet une préretraite d'entreprise dès 52 ans avec 70% du salaire garanti.

Que va-t-il rester de la Seita en France ? La Seita, dont le siège est à Paris, conservera en France trois sites en province : une usine de production de cigarettes à Riom dans le Puy-de-Dôme, une usine de traitement du tabac au Havre en Seine-Maritime, un centre de recherche à Fleury-les-Aubrais dans le Loiret. 

L'avenir semble par ailleurs sombre pour les salariés de Carquefou. Les élus du CCE ont eu confirmation mardi qu'aucun cigarettier n'était intéressé par la reprise du site. Des projets de reconversion partielle pour des activités de logistique ont été toutefois évoqués. 

Concernant le centre de recherche de Bergerac en Dordogne, voué à fermer également, des salariés ont un projet de Sociétés coopératives et participatives (Scop), selon la CGT. Selon le syndicat, Seita s'est engagé à "étudier sérieusement" ce projet.

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