Etats-Unis: jusqu'à 1,4 point de croissance perdu en cas de "shutdown" ?

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Un blocage des services de l'Etat américain, qui apparaît de plus en plus possible, risque de co�"ter très cher à l'économie américaine. Selon un panel d'économistes interrogé par l'agence 'Bloomberg', le PIB du 4ème trimestre pourrait ainsi être amputé de jusqu'à 1,4 point de croissance si demain 1er octobre (premier jour de l'exercice fiscal 2014), de nombreuses administrations sont contraintes à la fermeture ("shutdown") faute de compromis budgétaire entre démocrates et républicains avant ce soir minuit. Pas de compromis en vue Un économiste de Moody's Analytics, Mark Zandi, estime ainsi qu'un blocage de trois à quatre semaines suffirait à enlever 1,4 point de croissance au PIB américain. La croissance reviendrait ainsi à seulement 1,1% environ contre 2,5% estimés jusqu'ici au 4ème trimestre. S'il entrait en vigueur demain, ce blocage serait une première depuis la fin 1995, sous la présidence de Bill Clinton, où un "shutdown" de près de 3 semaines avait co�"té environ un quart de point de croissance au 4ème trimestre. Ce week-end, aucun signe de compromis n'a émergé entre démocrates et républicains sur le budget 2014. Bien au contraire : les élus républicains ont fait adopter par la chambre des représentants (où ils sont majoritaires), un amendement qui retarde d'un an la mise en oeuvre de la réforme de l'assurance-maladie, emblématique de la présidence de Barack Obama. Le président a prévenu qu'il opposerait son veto à tout projet de loi de finances comportant une telle clause. Lourdes conséquences économiques En cas de fermeture des services fédéraux, les dégâts à l'économie américaine proviendraient d'une part de la mise en congés sans solde de nombreux fonctionnaires civils, qui pourraient être environ 750 000 à être concernés sur un total de 2,1 millions. Seuls les services jugés essentiels, notamment la sécurité nationale, la sécurité sociale et les caisses de retraite, continueront de fonctionner. D'autre part, un blocage des services fédéraux aurait un impact non négligeable en termes de confiance des consommateurs et des chefs d'entreprises, qui risquent de reporter des décisions en attendant que la situation se clarifie, estiment les économistes. Tensions sur les marchés financiers La nervosité des marchés financiers, palpable depuis une semaine, s'est amplifiée ce matin : le CAC 40 a ouvert en baisse de 1,2%, alors que la Bourse de Tokyo a plongé de plus de 2% à la clôture face à un rebond du yen justifié par un réflexe de fuite des investisseurs vers la sécurité. Vendredi, le Dow Jones a inscrit sa 6ème baisse en l'espace de 7 séances,  et a désormais cédé 2,6% depuis le 18 septembre. Les querelles politiques inquiètent d'autant plus les marchés que le budget n'est que le premier volet de l'impasse entre démocrates et républicains. Le deuxième volet, celui du relèvement du plafond de la dette (actuellement fixé à 16.700 milliards de dollars) promet d'être au moins aussi polémique, avec des conséquences plus graves encore, à savoir un possible défaut de paiement des Etats-Unis sur leur dette. Le 25 septembre, le secrétaire au Trésor Jack Lew a estimé que toutes les mesures extraordinaires pour éviter le défaut de paiement "seront épuisées pas plus tard que le 17 octobre", date à laquelle l'Etat pourrait se retrouver en faillite...