Emploi : la France confrontée à des "coups de grisou"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La gestion des conflits sociaux en France détonne du reste de l’Europe en cette période de saignée de l'emploi.

Blocage d’usine, séquestration de patrons et menace de destruction : la gestion des conflits sociaux en France se démarque du reste de l’Europe qui échappe en grande partie aux flambées de colère.

En France, une première vague de séquestrations de hauts cadres au printemps, notamment dans des usines de multinationales comme Sony ou Caterpillar, a été suivie d'une seconde, comme chez Michelin ouMolex. Un directeur américain de l'équipementier automobile vient de déposer plainte pour "violences" après avoir été "agressé", selon lui, par des ouvriers au sortir de l'usine, ce que nient absolument les syndicats.

Fin juillet, les ouvriers de New Fabris, ont polarisé l'attention en menaçant de faire exploser leur usine avec des bonbonnes de gaz s'ils n'obtenaient pas 30.000 euros chacun pour leur licenciement, outre le minimum légal prévu. Avocat spécialisé dans les contentieux, Me Reinhard Damman estime que ces indemnités sont "relativement élevées, comparées à d'autres pays, notamment anglo-saxons".

Inconcevable dans les pays libéraux : l'Etat français est intervenu à plusieurs reprises dans ces entreprises, contraignant les chefs d'entreprise à lâcher du lest, voire à mettre la main à la poche.

"L'implantation syndicale dans le secteur privé est l'une des plus faibles des pays industrialisés, ce qui joue aussi dans les explosions de colère : la violence est, d'une certaine manière, ‘l'arme des faibles’", estime Claude-Emmanuel Triomphe, ancien inspecteur du travail, fondateur de l’association Travail, emploi, Europe, société.

Mais les Français ne sont pas les seuls au monde à avoir recours à des actions radicales. Le Japon ou la Corée du Sud sont régulièrement le théâtre de conflits violents. Ainsi, l'usine du constructeur automobile SSangYong près de Séoul a été transformée en camp retranché pendant 77 jours. Et des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre y ont fait près d’une centaine de blessés.

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