Du biodiesel… à la graisse animale

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Carole Ferry et

Les carburants "verts" changent de formule. Le Havre ouvre le bal avec une usine inaugurée le 7 novembre.

L’INFO. On connaissait le biodiesel à base de colza, de tournesol ou même d'huile de friture. Mais pour la première fois en France, on va désormais fabriquer du biodiesel à base de graisse d'animaux. La première usine la produisant sera inaugurée le 7 novembre au Havre.

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Comment ça marche ? En collectant dans les abattoirs et les boucheries des carcasses d'animaux impropres à la consommation. Au lieu d’être brûlés, ces restes de veaux, vaches ou cochons seront modifiés en carburant, après avoir été chauffés, transformés avec un réactif puis décantés. L'avantage de ce type d’essence est qu’il favorise le recyclage des déchets et, contrairement au biodiesel végétal, ne nécessite pas de terre cultivable pour le produire. C'est là le principal point d'achoppement avec les écologistes qui dénonçaient un carburant trop gourmand à produire.

De l’essence animale dès la fin de la semaine. Ce nouveau type de biodiesel sera disponible à la pompe à partir de vendredi dans toutes les stations essence du réseau Intermarché, qui est partenaire de l’usine du Havre.

Un secteur en devenir. 73.000 tonnes de ce biodiesel animal sortiront chaque année de l'usine du Havre, ce qui représente encore une goutte d'eau par rapport aux 2 millions de tonnes de biodiesel végétal produits chaque année en France. Mais l'idée séduit d'autres industriels, à l’image du groupe Sofiproteol qui ouvrira une usine similaire en Picardie en 2014. "À terme, la production de cette filière animale est estimée à 140 000 tonnes", estime Le Courrier Picard. Egalement intéressée par cette nouvelle technologie, la chambre d’agriculture de Haute-Garonne en fait également la promotion de cette technologie, cette fois-ci auprès des éleveurs de canards.

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