Du CO2 stocké sous terre pour la première fois en France

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Une expérience de captage et de stockage de ce gaz à effet de serre a été lancée par Total, à Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques.

La ville de Lacq, sur la rive droite du gave de Pau, abrite un ancien site d'exploitation de gaz naturel que Total est en train de reconvertir. Lacq verra ainsi bientôt fonctionner la toute première unité de captage et de stockage de CO2 en France. Une technique que certains spécialistes jugent très prometteuse pour tenter de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Sur les cinq chaudières géantes existantes, une a été transformée pour réaliser l’"oxy-combustion", une combustion de fumées avec de l’oxygène pur. Ce qui permet de mieux concentrer le seul CO2, qui est ensuite comprimé et expédié via un gazoduc dans un puits situé à une vingtaine de kilomètres de là, à quelque 4.500 mètres de profondeur. Là, des roches poreuses piègent le CO2.

Total espère ainsi enfouir 120.000 tonnes de gaz carbonique. Soit l’équivalent des rejets de 40.000 voitures pendent deux ans. Coût total de ce projet en gestation depuis 2005 et retardé de plus d’un an : 60 millions d’euros.

Mais si certains estiment que le captage et le stockage du CO2 est l'une des façons de lutter contre les gaz à effet de serre, des experts pointent de leur côté le risque que représente cette technologie nouvelle. Principal danger : les fuites éventuelles. Au-delà de ces difficultés techniques, certains estiment qu’il ne s’agit là que d’une façon de digérer une pollution déjà existante, sans chercher à la réduire en investissant par exemple dans des énergies renouvelables.

L'Agence de l'environnement et de maîtrise de l'énergie (Ademe), l'Institut français du pétrole (IFP) et le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) réunis mardi se sont, de leur côté, montrés très optimistes. Pour eux, le captage et le stockage du CO2 pourraient "contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'industrie à hauteur de 20 à 30% au niveau mondial d'ici 2050". Le président de l'Institut français du pétrole a même plaidé pour un "déploiement industriel" de l’expérience menée à Lacq.