Dix énergéticiens demandent l'arrêt des subventions européennes à l'éolien et au solaire

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www.boursier.com , modifié à
L'allemand RWE, l'italien Eni, l'espagnol Gas Natural, ou encore le français GDF SUEZ se mobilisent...

Les patrons de dix groupes d'énergie se mobilisent pour faire entendre leur message... L'allemand RWE, l'italien Eni, l'espagnol Gas Natural, ou encore le français GDF SUEZ ont organisé vendredi une conférence de presse, pour demander l'arrêt des subventions européennes à l'éolien et au solaire. Ils estiment que ces moyens de production viennent s'ajouter à un marché déjà excédentaire. Ils demandent également la mise en place d'un mécanisme de capacités qui permettrait de rémunérer les centrales lorsqu'elles ne fonctionnent pas. Autre réclamation : que l'Union revoie sa politique de lutte contre les gaz à effet de serre, ce qui passe par un prix élevé du carbone. Sommet de l'énergie Le groupe informel s'est constitué au printemps, représente au total la moité des capacités électriques européenne. Avec cette présence médiatique, les patrons espèrent influencer les décisions des dirigeants européens avant la tenue d'un sommet sur l'énergie début 2014. Leur argument principal : l'éolien et le solaire sont désormais selon eux des industries matures qui n'ont plus besoin de subventions. "La politique énergétique européenne va dans le mur", a déclaré à la presse le PDG de GDF Suez Gérard Mestrallet, à l'origine du groupement baptisé "Magritte" car constitué lors d'une réunion dans le musée bruxellois dédié à l'artiste. Les prix de gros de l'électricité ont chuté de moitié depuis la crise de 2008 alors que les tarifs appliqués aux consommateurs sont restés proches de leurs niveaux record, avec une hausse en quatre ans de 17% pour les ménages et de 21% pour les industriels. Les patrons font également valoir que des subventions "excessives" ont entraîné des investissements massifs dans l'éolien et le solaire, qui ont des accès prioritaires aux réseaux à des prix fixes et supérieurs à ceux du marché et plombent la rentabilité des centrales thermiques. "Situation absurde" "Dans des secteurs comme l'acier, l'automobile et le raffinage, où il existait des surcapacités, il y a eu des fermetures. Mais dans le secteur de l'énergie, nous avons massivement subventionné des capacités supplémentaires dans le solaire et l'éolien, ce qui nous a conduits dans la situation absurde dans laquelle nous sommes aujourd'hui", a estimé Gérard Mestrallet. Les surcapacités européennes et le manque de rentabilité des centrales à gaz ont également été aggravées par l'essor du gaz de schiste aux Etats-Unis, qui a entraîné une hausse des exportations de charbon du pays vers l'Europe. Conséquence : les producteurs d'électricité européens ont fermé des centrales à gaz modernes représentant près de 51 gigawatts, soit l'équivalent des capacités combinées de la Belgique, de la République tchèque et du Portugal.