Des risques pèsent sur les économies émergentes

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www.boursier.com , modifié à
La Coface pointe notamment du doigt le protectionnisme et le risque de bulles spéculatives...

Trois risques majeurs pèsent désormais sur les pays émergents, estime l'assureur-crédit Coface dans une étude publiée mercredi. "Sur le plan politique, les tensions ont augmenté, illustrées par les mouvements de protestation en Afrique du Nord / Moyen-Orient, mais aussi en Russie ou en Inde. Sur le plan économique, on assiste à une montée du protectionnisme. Enfin, sur le plan financier, une croissance excessive des prêts bancaires au secteur privé (...) fait craindre une bulle de crédit, notamment dans les économies asiatiques", écrit-il. Le protectionnisme pourrait pénalisé les Européens Parmi les pays émergents les plus protectionnistes, la Coface cite la Russie, l'Argentine et dans une moindre mesure l'Inde. L'assureur craint que les mesures de restriction du commerce pèsent particulièrement sur les "entreprises européennes qui cherchent des débouchés dynamiques à l'heure où leurs demandes internes restent déprimées". Quant aux effets de ces mesures sur la croissance des pays émergents eux-mêmes, ils sont ambigus. Ces mesures peuvent permettre de protéger temporairement les industries naissantes tout en ayant des effets négatifs si elles consistent à protéger des secteurs d'activité déclinants, explique la Coface. Risque de bulle de crédit en Asie L'assureur-crédit s'inquiète également de la croissance trop rapide du crédit aux entreprises et aux ménages dans certains pays. "Lorsque la croissance du crédit au secteur privé est supérieure de manière durable à celle du PIB nominal, la différence entre les deux correspond à un excès de liquidités qui n'est pas absorbé par le marché des biens", rappellent les auteurs de l'étude. "Il est donc investi dans des marchés d'actifs (financiers ou immobiliers) et susceptible de favoriser la formation de bulles sur ces derniers", poursuivent-ils. Actuellement, "l'Asie émergente" est la zone la plus exposée à ce genre de risques. Une situation qui a été favorisée par des taux directeurs très faibles couplée à un manque de réglementation du secteur bancaire. A titre d'exemple, la Coface rappelle qu'en Indonésie, il n'existait ni revenu minimum ni âge minimum pour détenir une carte bancaire jusqu'au 1 er janvier 2013, tandis que le nombre de cartes par habitant était illimité...!