Des clôtures qui en disent long !

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Cela relève de l’évidence : chaque clôture qui entoure une maison comme chaque mur qui délimite une propriété séparent un endroit du reste du monde. Pour beaucoup d’entre nous, cet endroit est chez nous, là où nous habitons.

Cela relève de l’évidence : chaque clôture qui entoure une maison comme chaque mur qui délimite une propriété séparent un endroit du reste du monde. Pour beaucoup d’entre nous, cet endroit est chez nous, là où nous habitons.

 

 

 

 

 

 

 

La clôture établit une différence entre ici, où je suis chez moi et maître chez moi et « ailleurs », c’est-à-dire le vaste territoire du dehors– la rue, la ville, la campagne, le reste du pays – où je suis en quelque sorte seulement copropriétaire, à égalité avec la foule de mes concitoyens. En clôturant mon espace, je le distingue pour lui donner ses caractères propres, je le marque à ma façon, je le rends distinct des autres et plus semblable à moi-même.

 

 

 

 

Clarifier les choses

 

En somme, une clôture clarifie les choses. Par elle, il y a un dedans – qui est chez moi et auquel je peux m’attacher et m’identifier – et un dehors – qui est à tous. Du coup, elle définit le territoire sur lequel je peux exercer mes droits. Et elle sert à élucider bien des questions de juridiction avec les voisins ou la municipalité.

 

Elle rend mon adresse – et donc ma place parmi les autres membres de la société - plus explicite. Grâce à elle, mon territoire est plus repérable et le paysage de la rue ou de la campagne est plus lisible.

 

 

 

 

 

 

 

Une question de respect

 

Une clôture autour de chez soi est donc un outil d’appropriation de mon territoire. Elle défend mon intimité. Mais c’est aussi un outil de contrôle de la circulation entre celle-ci et les territoires sur lesquels je n’ai pas de prise. Cela parce qu’elle signifie aux passants ou aux voisins qu’ils me demandent une autorisation d’entrer et parce qu’elle décourage les intrusions spontanées, les occupations illégitimes et le vandalisme.

 

 

Sauter par-dessus une clôture, la percer, la démolir ou la couvrir de graffitis sont toujours possibles comme est toujours possible un cambriolage. La force de la clôture est dans le respect que demandent les maîtres des lieux et dans le respect accordée par les autres à cette force symbolique.

 

 

Une clôture démolie permet des appropriations sauvages de mon territoire et m’envoie un message hostile : tu n’es pas chez toi et ce que tu crois être à toi est un bien sans propriétaire dont je fais ce que je veux.

 

 

C’est pourquoi la notion de quartier « sans histoires » compte pour l’acheteur ou le locataire. Dans un tel quartier, on espère un plus grand respect des codes qui civilisent les passages et les circulations entre les domaines privé et public. D’ailleurs, c’est aussi dans ces quartiers que l’on voit des clôtures qui, à l’évidence, sont choisies pour leurs qualités symboliques et esthétiques plutôt que pour assurer ou renforcer la sécurité du lieu. Ce qui nous amène aux diverses significations des différents types de clôture.

 

 

 

 

 

 

Rester entre soi, en sûreté, ne pas voir, ne pas être vu

 

Prenons un vaste domaine privé en France et gageons qu’il sera entouré d’un haut mur parfois doublé d’une épaisse haie d’arbres. Prenons une maison de maître et son vaste jardin et parions qu’elle sera entourée d’un mur ou d’une clôture métallique, d’une haie d’arbres et d’une grille d’entrée ouvragée, fermée à clé et dotée de chaîne. Prenons une villa moderne avec sa piscine et ses jardins et voyons si elle n’est pas gardée par ses murs, ses systèmes électroniques de surveillance et ses gardiens.

 

La fortune et les positions sociales élevées ont toujours mis et continuent à mettre à bonne distance le monde ordinaire. Un palais et un jardin immense et d’un ordre parfait permettent d’ignorer les mélanges et les turbulences du reste d’un royaume. Un château et son parc permettent d’éviter les promiscuités sociales. Et, de nos jours, les « gated communities » européennes - ces quartiers résidentiels entiers entourés de murs et gardés par des équipes de sécurité et des systèmes électroniques suivant des modèles importés des États-Unis et d’Amérique Latine - permettent tout cela tout en faisant valoir de surcroît une hypothétique insécurité ambiante.

 

 

 

 

 

Du plus ouvert au plus fermé, version pop !

 

Pour la plupart d’entre nous, cependant, la clôture oblige à des choix esthétiques : plus belle en façade, plus ordinaire pour clôturer la partie arrière du jardin ? Elle fait opter pour des modèles plus ou moins opaques en fonction de la situation de la maison par rapport à la rue, de sa conception du voisinage, de son désir de protéger un peu plus ou un peu moins son intimité et surtout de ne pas se sentir « enterré là dedans » : plus fermée sur la rue et plus ouverte sur le jardin ? Ou l’inverse ? Elle conduit à comparer les avantages des matériaux : Grille ? Barrière ? Haies ? Murs ?

 

 

Se laisser volontiers voir et voir les autres devient un art du dosage. Entre le désir de protéger son intimité et celui de nouer des relations avec son voisinage, la clôture permet à chacun de préciser ses positions.

 

 

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