Déficit : à ce rythme, la France passera sous les 3% en 2016

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Alexis Toulon , modifié à
LA PROJECTION- Le gouvernement a réduit le déficit de plus de 10 milliards en 2013. Bien mais insuffisant pour réussir à satisfaire Bruxelles dans le temps imparti.

Douche froide à Bercy : l’Insee a publié lundi les chiffres du déficit pour l’année 2013. Et il n’est pas bon : il s’élève à 4,3%, contre 3,6% espéré dans un premier temps. Toutefois, le gouvernement a réussi à économiser un peu plus de 10 milliards d’euros. "La France a une trajectoire de finances publiques qu’elle a présenté à la Commission européenne et elle s’y tient", avait certifié Pierre Moscovici en février face au scepticisme de Bruxelles. Mais Europe1.fr a fait les comptes : à ce rythme, la France ne passera pas sous la barre des 3% dès l’année prochaine, il manque au moins un an.

La méthodologie. Le gouvernement va difficilement pouvoir accentuer les économies et la pression fiscale. L’économie de 10,6 milliards réalisée en 2013 devrait donc se poursuivre. A ce rythme et compte tenu des prévisions de croissance, la France pourrait, au mieux, passer sous la barre des 3% de déficit en 2016. Et encore, c’est le scénario le plus optimiste.

Le scénario optimiste. La Commission européenne table sur une croissance de 1% en France pour l’année 2014. Le PIB atteindrait alors 2.057 milliards d’euros. En diminuant de nouveau le déficit de 10,6 milliards, le gouvernement réussirait donc à ramener le déficit à 3,74% du PIB. L’objectif de Bercy est de 3,6% à la fin de l’année. L’année suivante, impossible de rattraper le retard, la croissance attendue par la Commission est de 1,7%. Le déficit réduit de 10,6 nouveaux milliards tomberait alors à 3,17%... loin des 2,8% promis à Bruxelles par Pierre Moscovici pour 2015.

Le scénario pessimiste. Le FMI se montre moins confiant quant à la croissance française. Le Fonds estime que le PIB du pays augmentera de 0,9% en 2014 et de 1,5% en 2015. En appliquant ces taux et en respectant la diminution des déficits de 10,6 milliards par an, la France atteindrait également un déficit de 3,74% en 2014 et de 3,18% en 2015. Enfin, un consensus existe pour la suite. Les économistes du FMI et de la Commission tablent sur une croissance de 2% en 2016. C’est à ce moment seulement, et en maintenant constante la diminution en valeur du déficit que la France respectera ses engagements européens avec un taux de 2,61%. Quant à l’équilibre budgétaire, à ce rythme, il ne sera atteint, au mieux, qu’en 2021 ou 2022..

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