Crues : au moins 5 millions d'euros perdus

Dans l'Yonne.
Dans l'Yonne. © MAXPPP
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Sophie Amsili et Pascal Berthelot , modifié à
INFO E1 - Entre 15.000 et 20.000 hectares ont été submergés. Les éleveurs sont les plus touchés.

Première estimation. Les habitants des bords de la Marne ou de la Seine n'avaient pas connu de telles inondations à cette période de l'année depuis au moins 30 ans. Dans l'Yonne, l'Aube, la Marne, en Côte-d'or et, dans une moindre mesure, en Haute-Marne, des champs de blé et d'orge ont été transformés en d'immenses lacs, des semis de maïs sont perdus tout comme des parcelles de betterave.

Au total, d'après les informations recueillies par Europe 1, ce sont 15.000 à 20.000 hectares qui ont été submergés cette semaine, dont 8.000 rien que dans l'Aube. A raison de 300 à 800 euros de pertes par hectare, la facture totale pour les agriculteurs sinistrés s'élève au minimum à 5 millions d'euros.

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"L'urgence, ce sont les éleveurs". Les premiers à en souffrir sont les éleveurs qui n'ont plus rien à donner à manger à leurs bêtes. "L'urgence, elle est auprès des éleveurs parce que c'est une période charnière de l'année", explique Xavier Beulin, président du principal syndicat agricole la FNSEA, invité samedi sur Europe 1. "Souvent, les stocks de l'hiver ont été consommés et on attend la pousse d'herbe du printemps."

Or, celle-ci est gâchée par la terre transportée par l'eau. "J'ai vu hier des prairies magnifiques [avec des herbes] de 30 à 50 cm de haut", poursuit  Xavier Beulin. "Malheureusement, les feuilles sont recouvertes de boue, c'est comme si vous consommiez de la salade avec du sable. C'est indigeste. Ce sera perdu."

"Une réponse à la hauteur". Il faudra une première récolte pour qu'une deuxième pousse, vers juin-juillet, puisse apporter un minimum de ressources aux éleveurs, souligne Xavier Beulin. D'ici là, il faut une "mobilisation pour les éleveurs" et "trouver des solutions économiques pour palier les pertes". "C'est une situation exceptionnelle. Il faut aussi une réponse à la hauteur des préjudices", insiste le représentant syndical, qui cite "deux dispositifs en cours" : les assurances et la procédure des calamités agricoles, qui permet aux agriculteurs situés dans une zone reconnue sinistrée de demander à être indemnisés.