Crise des subprimes : le trader français Fabrice Tourre jugé à New York

  • Copié
www.boursier.com , modifié à
Il est le seul collaborateur de Goldman Sachs dont le nom figure dans la plainte de la Securities and Exchange Commission (SEC)

Le Français Fabrice Tourre, cet ex-courtier de la banque américaine Goldman Sachs au centre de l'enquête ouverte aux Etats-Unis dans la fameuse "crise des subprimes", est jugé à partir d'aujourd'hui à New York. �?gé de 34 ans, celui qui était surnommé "Fabulous Fab" au plus fort de sa carrière, doit comparaître devant un tribunal de Manhattan, pour fraude au cours de la vente de placements financiers en 2007. Il est le seul collaborateur de Goldman Sachs dont le nom figure dans la plainte de la Securities and Exchange Commission (SEC) contre la plus puissante banque d'affaires de la planète. Goldman Sachs de son côté avait préféré verser 550 millions de dollars en 2010, et mettre fin aux poursuites via un accord à l'amiable. "Ils ne vont pas faire de vieux os" Révélée en partie en 2010, sa correspondance avec sa petite amie montre que Fabrice Tourre avait parfaitement conscience des effets dévastateurs que pouvaient causer les produits structurés qu'il concevait. Des mails datés de 2007 montrent l'état de ses réflexions sur les prêts immobiliers "subprime", autour desquels étaient structurés ses produits. "Les pauvres petits 'subprime borrowers' (emprunteurs de prêts immobiliers subprime) vont pas faire de vieux os", écrit-il. Fabrice Tourre évoque aussi dans sa correspondance son projet de quitter New York pour s'installer à Londres, comme s'il cherchait à fuir l'éclatement de la bulle des "subprime". "Conceptuel et hautement théorique" Il se montre aussi très critique envers les produits financiers qu'il concevait lui-même, n'hésitant pas à les qualifier de "pure masturbation intellectuelle" et de "quelque chose d'absolument conceptuel et de hautement théorique". "C'est comme Frankenstein qui se retourne contre son propre inventeur", analyse-t-il. Dans cette affaire, la SEC réclame une amende, mais aussi le remboursement des biens mal acquis par l'ex-trader. Depuis sa mise en accusation, ce pur produit des grandes écoles, passé par Centrale en France et Stanford aux Etats-Unis, s'est lancé un temps dans l'humanitaire avant de démarrer un doctorat d'économie à Chicago.