Crise : Montebourg inspiré par le Japon

© Philippe Wojazer / Reuters
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avec Camille Langlade, envoyée spéciale au Japon , modifié à
REPORTAGE E1 - Aux côtés de François Hollande, le ministre a vanté les bienfaits des politiques de relance japonaises.

On les appelle les "Abenomics", du nom du Premier ministre Shinzo Abe. Ces politiques de relance de l’économie japonaise semblent séduire Arnaud Montebourg, actuellement en visite, aux côtés de François Hollande, au Japon.

L’occasion pour le ministre du Redressement productif, en quête de remède anti-crise, de vanter devant un plat de sushis les partenariats franco-japonais, Renault-Nissan et Areva-Mitsubishi, mais aussi de saluer les mesures prises par le gouvernement de droite japonais.

"Plus une banque centrale qui n’en fait qu’à sa tête" . "D’abord, c’est un pays qui est endetté et qui fait une relance budgétaire de 100 milliards de yens", lance-t-il au micro d’Europe 1. "Et ça n’est pas un gouvernement bolchévique qui fait ça, c’est un gouvernement de droite", précise-t-il.

"Deuxièmement, ils ont une banque centrale qu’ils ont soumis aux intérêts du gouvernement, donc ils n’ont plus une banque centrale indépendante qui n’en fait qu’à sa tête. Et troisièmement, c’est une banque centrale qui a décidé de soulager la population japonaise des hausses d’impôts et des coupes budgétaires. Ca, ça pourrait intéresser les Européens", ajoute-t-il.

Un smoking à 1.000 euros. Le parallèle est certes séduisant. La troisième puissance économique mondiale est sortie au dernier trimestre 2012 de six mois de récession sur fond de conjoncture mondiale déprimée. La croissance s'est accélérée ensuite et plusieurs clignotants se sont mis au vert, même si l'investissement privé (hors immobilier) a continué de reculer au premier trimestre, un signe que les entreprises restent encore prudentes face aux "Abenomics".

Mais le remède japonais n'est pas applicable en France, car le Japon a sa propre monnaie et détient sa dette. Mais à Tokyo Arnaud Montebourg entend bien  plaider sa cause. Et pour le dîner donné par l’empereur,  jeudi, il confie avoir dû débourser 1.000 euros pour un smoking. Un investissement qu’il considère comme pérenne.