Controverse sur la paralysie du ciel

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Les compagnies aériennes jugent excessive la réaction européenne de fermer les espaces aériens.

L'Europe en a-t-elle trop fait en fermant son ciel au passage du nuage de cendres islandais? Des voix s'élèvent pour mettre en cause un excès de zèle des autorités au nom du "principe de précaution".

Les protestations des compagnies aériennes sont montées en puissance lundi. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a tiré la sonnette d'alarme, indiquant que le manque à gagner pour les compagnies, qui ont vu plonger leurs cours de bourse lundi, est estimé à plus de 200 millions de dollars par jour. Giovanni Bisignani, le président de la puissante association, a demandé lundi à Paris l'ouverture "au moins de quelques couloirs" de navigation tout en critiquant durement la façon dont la crise a été gérée par les autorités. Le groupe Air France-KLM a estimé, pour sa part, ses pertes journalières à 35 millions d'euros.

Gérard Feldzer, directeur du Musée de l'air et de l'espace du Bourget et ancien pilote Air France, a affirmé que des vols tests et des prélèvements auraient dû avoir lieu bien plus tôt. A ce jour, plus de 40 vols tests ont été effectués en Europe et aucune particule n'a été décelée sur les appareils, selon la Commission européenne.

Le modèle européen critiqué

Les interrogations sur le bien-fondé de la fermeture d'espaces aériens, d'une ampleur sans précédent depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, sont aussi nourries par le manque de coordination manifeste dans la réponse des pays européens, qui gardent leur souveraineté nationale en la matière.

Les gouvernements européens se sont ainsi vu proposer lundi le "modèle américain", qui laisse la décision de voler à la seule appréciation des compagnies.

"Les Européens utilisent encore un système fondé sur un modèle théorique, au lieu de prendre une décision fondée sur des faits et une étude du risque", a protesté Giovanni Bisignani.

Une aide financière réclamée

"Il faut que chaque pays aide économiquement et l'Europe aussi" et que cette aide "soit "rapide", a demandé lundi Lionel Guérin, le président de la Fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM), qui regroupe les principales compagnies françaises. L'Union européenne a annoncé lundi qu'elle était prête à autoriser les Etats à aider financièrement leurs transporteurs aériens, comme après les attentats du 11 septembre 2001. Une réunion aura lieu mardi à Bercy entre le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme Hervé Novelli et les tour-opérateurs ainsi que les compagnies aériennes.