Conf. sociale : "écouter les propositions alternatives" (Lepaon)

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A la veille de la grande conférence sociale qui doit réunir le gouvernement et les partenaires sociaux ,Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, invité sur Europe 1 mercredi soir, a appelé le gouvernement "à écouter les propositions alternatives" des syndicats de salariés pour relancer l'emploi et mener la réforme des retraites.

Allonger la durée de cotisation est "une idiotie", juge Thierry Lepaon. "Les jeunes arrivent sur le marché du travail à 26 ans. (...) Ca veut dire qu'ils auront peut être une retraite à 70 ans." Même opposition du leader de la CGT au sujet de l'alignement partiel du mode de calcul des pensions dans la fonction publique sur le privé : "tout le monde sait que les retraites sont pratiquement identiques entre les fonctionnaires et les salariés du privé." Enfin, "Hollande nous dit la moitié de la vérité : on est plus vieux et qu'on doit travailler plus longtemps, c'est vrai mais ce qu'il ne dit pas c'est l'espérance de vie en bonne santé diminue dans notre pays".

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La CGT tiendra quatre meetings pendant la première semaine de septembre et a appelé à une journée d'action la semaine suivante, ce qui permettrait d'agir avant que le débat ne soit transcrit parmi les parlementaires, explique Thierry Lepaon. Le syndicat est-il prêt à appeler à un blocage de la France ? "J'ai déjà appelé (...) à ce qu'il puisse y avoir une irruption des salariés sur la scène sociale. Je pense que beaucoup de salariés pensent, à tort, que les syndicats de salariés font leur job et que c'est à nous de les défendre. [Mais] je pense que faire le bonheur des gens malgré eux c'est impossible. Il faut que les gens puissent se mobiliser et notamment les salariés s'ils veulent que leurs salaires augmentent, que la création d'emploi soit une réalité et s'ils veulent maintenir leur droit à la retraite avec une pension qui leur permette de vivre."

Thierry Lepaon ne se dit pas "forcément" déçu par la politique menée depuis l'élection de François Hollande : "Il y a des choses qui nous plaisent (…), par exemple la Banque Publique d'investissement, c'est quelque chose que nous réclamions depuis des années". Mais"il y a des choses, par contre, dans le cadre de ce tournant que le gouvernement est en train d'opérer, qui vont nous contraindre à être assez rapidement dans l'affrontement et dans l'opposition".

L'opposition sera face au gouvernement, mais aussi au patronat, précise Thierry Lepaon, qui cite Michelin, "qui licencie alors qu'il a doublé ses dividendes ces derniers mois" et les "200 milliards d'euros" d'aides aux entreprises "qui sont dépensés tous les ans (...) sans qu'on puisse mesurer l'efficacité, alors qu'un chômeur qui reçoit une faible indemnité doit prouver qu'il cherche du travail". "Il va falloir un jour ou l'autre traiter les entreprises comme on traite les privés d'emploi", conclut le leader syndical.