Combien de banques à recapitaliser d'urgence en Europe ?

  • Copié
www.boursier.com , modifié à
D'après le 'Financial Times', la recapitalisation ne concernerait pas les établissements français...

Jugée "inutile" par certains il y a quelques semaines, la recapitalisation de certaines banques européennes est désormais devenue urgente ! Ainsi, selon 'Financial Times' du jour, les dirigeants européens seraient prêts à recapitaliser 16 nouvelles banques (en plus des 8 qui avaient échoué au "stress tests" de juillet). Le quotidien financier britannique cite un "haut responsable français" qui affirme qu'aucune banque française ne figure sur cette liste, malgré les récentes rumeurs faisant état de besoins de capitaux frais, compte tenu de la forte exposition des banques hexagonales aux pays endettés de la zone Euro. De son côté, Jean-Pierre Jouyet, le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) a évoqué ce matin, sur France Inter, le nombre de 15 à 20 banques concernées, mais sans donner de noms... Le 'Financial Times' détaille pour sa part la liste de 16 banques, dont 7 banques espagnoles (Banco Popular espanol, Bankinter, Caixa Galicia, BFA-Bankia, Banco Civica, Caixa Ontinyent, Banco de Sabadell), 2 allemandes (HSH Nordbank et Norddeutsche Landesbank), une italienne (Banco Popolare), 2 portugaises (Espirito Santo, Banco Português), 2 grecques (Piraeus Bank, Hellenic Postbank), une chypriote (Marfin Popular Bank) et une slovène (Nova Ljubljanska Banka). Le 'FT' cite cependant des responsables européens affirmant que la réflexion se poursuit sur le nombre de banques à soutenir, étant donné l'aggravation de la crise de la dette et la dégradation des conditions de crédit en Europe ces dernières semaines... D'après le quotidien financier britannique, les 16 établissements dans le collimateur des autorités sont ceux qui avaient passé de justesse les "stress tests" effectués en juillet dernier. Avec des ratios de solvabilité (engagements sur fonds propres "durs" ou ratio Tier One) de 5% à 6% au moment des tests, elles auraient vu leur situation se dégrader rapidement depuis deux mois, et auraient désormais un besoin urgent de capitaux frais. Huit autres banques avaient échoué à ces tests de résistance et avaient été invitées à se recapitaliser avant décembre, en priorité sur les marchés financiers... Néanmoins, compte-tenu de la tempête boursière actuelle, il est de plus en plus probable que les Etats soient amenés, comme en 2008, à intervenir pour soutenir des banques, soit individuellement, soit à travers le FESF (Fonds européen de stabilité financière). Le FMI a estimé mercredi que l'exposition des banques européennes à la crise de la dette atteignait au total 300 Milliards d'Euros, dont 200 MdsE en risque de crédit sur les Etats à risque (Grèce, Irlande, Portugal, Belgique, Italie, Espagne) et 100 MdsE supplémentaires d'engagements interbancaires dans ces pays. Le fonds, qui n'a pas chiffré les besoins des banques en capitaux, a préconisé que le FESF participe à la recapitalisation de certaines banques. De leur côté, réunis hier soir à Washington, les ministres des Finances du G20 ont affirmé qu'ils soutiendraient la croissance mondiale, et ont ajouté que les membres de la zone Euro "auront mis en oeuvre d'ici notre prochaine réunion (en octobre) les mesures nécessaires permettant d'accroître la flexibilité du FESF et de maximiser son impact pour éviter la contagion"...