Cinq "chantiers de négociation" ouverts chez France Télécom

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après la vague de suicides, syndicats et direction débuteront le 1er octobre des "discussions".

"Vraie rupture", "discussion très attendue", … : l’ouverture de cinq "chantiers de négociation" qui réuniront, à partir du 1er octobre, syndicats et direction de France Telecom, a été saluée par une grande majorité des syndicats de l’entreprise.

Au menu de ces "discussions", ouvertes après 23 suicides de salariés en 18 mois qui ont provoqué une vive émotion au sein du groupe et l'intervention de l'Etat, l’actionnaire majoritaire de l’entreprise : "l'organisation du travail, les conditions de travail, l'équilibre vie privée-vie professionnelle, les institutions représentatives du personnel, et les règles de mobilité", selon la CGT.

"France Télécom […] reconnaît avoir fait fausse route, et qu'il faut rajouter de l'humanité", s'est réjoui la CFTC, quand Sud-PTT s’est félicitée de l’ouverture de "chantiers très concrets". "Les suicides ne sont que la partie émergée de l'iceberg", a affirmé FO, pour qui "la négociation est très attendue".

Dans une lettre envoyée jeudi à tous les salariés, le PDG de France Télécom, Didier Lombard, s'est dit "bouleversé par les drames qui nous touchent", et a affirmé comprendre "le désarroi qu'ils suscitent en interne".

En revanche, une autre missive de la direction du groupe a, elle, suscité la colère des syndicats : France Télécom y livre ses instructions sur la réponse que les salariés de l’entreprise sont priés d’apporter, à leurs proches ou à leurs clients, lorsqu’ils sont interrogés sur les suicides.

"Il est important de rester factuels dans nos dialogues, avec nos clients en particulier", y affirme la direction. Elle propose par exemple d'expliquer que l'entreprise "connaît de grandes transformations liées à notre secteur d'activité. La très grande majorité de ces évolutions se déroulent dans les meilleures conditions. C'est pourquoi toute l'entreprise est mobilisée pour mieux comprendre les raisons de ces drames et mieux accompagner ses salariés."

"Cette lettre est infâme", a aussitôt réagi la CGT. "C'est un déni de la personnalité des salariés". "Les salariés sont extrêmement touchés par ces événements et on a souhaité leur donner une aide pour répondre aux questions, mais ce n'est en aucun cas obligatoire, et en aucun cas un cadre duquel ils ne peuvent pas sortir", a répondu la direction.