Chômage/France : Bruxelles table sur une stabilisation à 11% en 2014 et 2015

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www.boursier.com , modifié à
Les signes de reprise et le rebond de la croissance ne seront pas suffisants pour impacter le marché de l'emploi...

L'inversion de la courbe du chômage en France n'est décidément pas pour demain, à en croire les dernières mises à jour des prévisions de croissance de la Commission européenne publiées ce mardi. Bruxelles estime que son taux s'établira à 11% cette année et en 2015, après être ressorti à 10,8%  l'an dernier, et ce, malgré les signes d'une reprise timide. Des signes de reprise... La Commission européenne table en effet sur une accélération de la consommation privée, pilier de la croissance en France, attendue à +1% cette année avant +1,7% en 2015 et après seulement +0,3% en 2013. Autre signal positif : le rebond de l'investissement observé depuis la mi-2013 devrait se poursuivre, grâce à des conditions de prêts favorables aux entreprises et à l'effet positif du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE). Cette année, il représentera un allègement de charges de 20 milliards d'euros pour les sociétés. L'organe exécutif européen précise qu'il n'a pas tenu compte des éventuels effets du pacte de responsabilité, annoncé en début d'année, les contours n'étant pas encore connus. Enfin, le commerce extérieur devrait être boosté par le rebond de la demande mondiale. Insuffisants pour faire reculer le chômage Dans un premier temps, les entreprises vont profiter de cette légère amélioration contextuelle pour augmenter en priorité la productivité, au détriment de l'emploi, explique la Commission précisant que l'impact positif de la récente réforme du marché de l'emploi ne sera visible qu'à partir de 2015. "Seuls les contrats aidés (avenir, génération, ndlr...) stimuleront le marché en 2014", indique Bruxelles. Le ministre du Travail, Michel Sapin continue cependant d'y croire... Les chiffres pour le mois de février seront publiés demain. En décembre, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A avait augmenté de 0,3% en France. D'après les prévisions de la Commission, l'Hexagone ne tiendrait pas non plus ses objectifs de réduction du déficit : il s'établirait à 4% du PIB fin 2014 puis 3,9% à la fin de l'année prochaine, après 4,2% en 2013. Le gouvernement s'était engagé à le ramener à 3,6% à la fin de cette année, le but étant qu'il se situe sous les 3% d'ici deux ans.