Ces villes qui refusent la surtaxe sur les résidences secondaires

Le gouvernement donne la possibilité aux communes d'alourdir la taxe d'habitation de 20 % pour des résidences secondaires situées dans des zones dites tendues.
Le gouvernement donne la possibilité aux communes d'alourdir la taxe d'habitation de 20 % pour des résidences secondaires situées dans des zones dites tendues. © Reuters
  • Copié
Anne-Laure Jumet avec , modifié à
ENQUÊTE E1 - La mesure, présentée mercredi en Conseil des ministres, est surtout taillée pour une commune : Paris.

Il y avait donc des corrections à faire sur le budget de l'Etat 2014. Le projet de budget rectificatif est présenté mercredi en Conseil des ministres. Et parmi les mesures les plus importantes : la surtaxe sur les résidences secondaires. Le gouvernement donne la possibilité aux communes d'alourdir la taxe d'habitation de 20 % pour des résidences secondaires situées dans des zones dites tendues.

>> LIRE AUSSI - Taxe d'habitation : des résidences secondaires surtaxées ?

Cannes, Nice et Arcachon se rebellent. En tout, 28 agglomérations sont potentiellement concernées, soit 3 % des communes françaises.  Et certaines d'entre-elles ont déjà annoncé la couleur : elles ne l'appliqueront pas. Dans le Sud-Est, c'est le cas de Cannes et Nice par exemple. Idem à Arcachon, dans le Sud-Ouest, où on n'a pas du tout l'intention de la mettre en œuvre.

Pourtant, cette taxe aurait pu leur rapporter gros. Car le nombre de résidences secondaires y est bien supérieur à la moyenne nationale. Mais ces maires se sont engagés à ne pas augmenter les impôts pendant la durée de leur mandat, et ils ne veulent pas rompre leurs engagements. En plus, l'Etat a baissé les dotations aux collectivités, et ce n'est pas, disent-ils, aux communes de compenser avec des taxes. Pour ces élus, la ficelle est un peu grosse.

>> LIRE AUSSI - La folle baisse des prix des résidences secondaires

Taillée pour Paris. En fait, cette taxe, elle a été conçue sur mesure pour une ville, et non des moindres : Paris. Elle figurait clairement dans le programme de campagne de la maire socialiste actuelle, Anne Hidalgo. Et pour cause : de nombreux appartements de la capitale ne sont occupés que quelques semaines par an. Dans certains arrondissements, la part des résidences secondaires est importante, et peut atteindre 20 % des logements du quartier, comme dans le 6e, le quartier de Saint-Germain-des-Prés, par exemple. La Ville de Paris a fait les comptes : cette taxe lui rapporterait 20 millions d'euros par an.

De rares communes pourraient lui emboiter le pas. Biarritz, par exemple, y réfléchit. Mais au total, on devrait  être très loin des 150 millions d'euros de recettes annoncées par Bercy