Carrefour : un malaise et un défi

Le groupe Carrefour va mal et s'en remet à son nouveau PDG, Georges Plassat. Prudent, ce dernier a préférer éluder la question de l'emploi.
Le groupe Carrefour va mal et s'en remet à son nouveau PDG, Georges Plassat. Prudent, ce dernier a préférer éluder la question de l'emploi. © REUTERS
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avec agences
Le nouveau PDG a présenté son plan pour relever l’entreprise sans pour autant rassurer les employés.

Profits et fréquentation en baisse, menace de licenciements à la chaîne : le groupe de super et hypermarchés Carrefour a réuni lundi ses actionnaires dans un contexte tendu. Le nouveau PDG a présenté sa feuille de route pour redresser l’entreprise, les syndicats l’attendaient à la sortie pour exprimer leur malaise.

Trois ans pour rebondir

Installé fin janvier à la tête du groupe, le nouveau PDG Georges Plassat a prévenu : il se donne trois ans pour relancer le numéro deux mondial de la distribution en le désendettant et en le recentrant sur le commerce. Carrefour est dans une situation délicate avec par exemple un bénéfice en chute de 14% à 371 millions d'euros l'an dernier.

"Nous aurons du vent de face, que l'on ne se fasse pas d'illusions", a-t-il expliqué aux actionnaires, "je ne peux pas vous faire de promesse de court terme, la distribution n'est pas un métier de court terme".

Le mauvais bilan de l’ancien PDG

Son objectif est limpide : "il faut désendetter" Carrefour et "revenir à des principes simples". Georges Plassat a ainsi dénoncé les montants investis dans le marketing et un développement international trop ambitieux.

Une manière à peine voilée de critiquer son prédécesseur, Lars Oloffson, accusé d’avoir quitter un groupe "défiguré", dont les équipes sont "stone". Ce mauvais bilan ne l’a pas empêché de demander aux actionnaires de voter une retraite-chapeau et une indemnité de non-concurrence de 1,5 million d'euros attribuées à Lars Oloffson.

Menace sur l’emploi

Outre cette prime, les représentants des 115.000 salariés en France n’ont pas manqué d’interroger le nouveau PDG sur les perspectives en terme d’emploi. "Rien n’est encore décidé", a-t-il éludé, soulignant que "sur l'emploi, nous serons là pour faire les choses proprement, si nécessaire". La CGT a estimé fin mai que 3.000 emplois seraient menacés.

A l’extérieur du bâtiment, près d'une centaine de salariés ont également manifesté à l’appel de la CGT, dénonçant le "démantèlement progressif du groupe au seul profit des actionnaires". Tous vêtus d'un tee-shirt rouge, avec l'inscription "Halte aux restructurations destructrices - actionnaires voraces ça suffit", les manifestants ont accueilli très bruyamment les actionnaires au son de vuvuzelas.