Bourse : les marchés suspendus aux élections allemandes...

  • Copié
www.boursier.com , modifié à
Verdict dimanche...

La cause semble entendue : les partis de droite CDU/CSU sortiront vainqueurs des élections de dimanche prochain en Allemagne, ce qui permettra à Angela Merkel d'entamer son troisième mandat de chancelière... Mais derrière cette issue prévisible, pointent plusieurs inconnues susceptibles d'affecter les marchés financiers. D'une part, la chancelière allemande pourra-t-elle à nouveau gouverner en coalition avec ses alliés libéraux, en panne dans les sondages ? Ou devra-t-elle former une coalition avec le parti SPD de centre gauche, dirigé par Peer Steinbrück, moins enclin à l'austérité et moins sévère pour les pays endettés comme la Grèce ? Questions posées Autre question importante : le turbulent parti anti-euro, Alternative pour l'Allemagne (AfD), entrera-t-il au Bundestag, comme le suggère un sondage publié hier, qui le crédite de plus de 5% de suffrages, le seuil nécessaire pour envoyer des élus au Bundestag ? Si elle se concrétisait, l'irruption au parlement d'un parti prônant ouvertement la sortie de l'Allemagne de l'euro ne manquerait pas d'inquiéter les marchés financiers, à peine remis cette année de la crise de l'euro commencée en 2008... Salaire minimum L'idée d'une nouvelle coalition CDU/SPD, qui répliquerait la grande coalition du premier mandat de Mme Merkel, de 2005 à 2009, n'est en revanche pas de nature à déstabiliser les marchés, mêmes si certaines propositions du SPD n'enchantent pas les milieux financiers : création d'un salaire minimum, hausse de certains impôts et création d'un impôt sur la fortune, trois sujets auxquels Mme Merkel est fermement opposée. Autre sujet potentiel de friction : l'Europe. Le SPD a adopté une position plus ouverte vis-à-vis des pays du Sud, se rapprochant ainsi des idées du président français François Hollande, soulignent les experts. Sondages Selon le dernier sondage en date, celui du magazine populaire 'Bild' daté d'hier, effectué par l'institut Insa, la CDU/CSU obtiendrait 38% (en légère baisse), le Parti social-démocrate (SPD) 28% (en hausse), Die Linke, le parti de la gauche radicale, 9%, les Verts 8% et le Parti libéral (allié actuel d'Angela Merkel) seulement 6%. Enfin, Alternative pour l'Allemagne récolterait les 5% nécessaires pour entrer au Bundestag. D'ici à dimanche, deux autres sondages devraient permette d'affiner ces données : la chaîne ZDF dévoilera aujourd'hui un dernier baromètre politique et 'Bild' a même prévu de publier une dernière enquête dimanche matin. Bloc de stabilité Au final, si Mme Merkel était amenée à cohabiter avec le SPD, et en prime, à faire face à l'agitation de l'AfD au parlement, sa position pourrait s'avérer bien plus compliquée que lors de ses précédents mandats... Ses compatriotes comptent sur elle pour déployer une nouvelle fois ses talents de négociatrice pragmatique et acharnée pour parvenir à des compromis politiques. Les marchés financiers espèrent de leur côté que l'Allemagne conservera ses rôles de bloc de stabilité et de vecteur de croissance en Europe, qui rassurent tant les investisseurs.