ArcelorMittal, "cauchemar" des candidats?

Près de 800 salariés étaient réunis à l'Assemblée générale © Maxppp
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avec Frédéric Michel et AFP , modifié à

Les salariés de Florange lancent dès lundi des opérations "coup de poing" pour sauver le site.

Ils ne veulent pas baisser les bras. Face à  l'annonce du non redémarrage au 2ème trimestre de la filière liquide de Florange, en Moselle, les salariés d'Arcelor Mittal, réunis jeudi en Assemblée générale, ont menacé de devenir "le cauchemar du gouvernement". Première étape, l'occupation des bureaux de la direction du n°1 mondial de l'acier dès lundi.

"Moi je suis jeune. J'ai envie de travailler, d'avoir des enfants. Aujourd'hui, on me dit non, 'tu seras peut-être sous une tente'. Ça ne donne pas envie", déclare un salarié. "J'étais à Gandrange quand ça a fermé ! S'il faut mettre le feu, on mettra le feu. Mais tous ensemble", s'écrie un autre, sous les applaudissements.

Pour les syndicats, la décision de ne pas remettre en route la filière liquide à Florange annonce une "mort programmée du site" où travaillent quelque 5.000 personnes, dont 3.000 en CDI. ArcelorMittal a récemment décidé la fermeture définitive de hauts fourneaux à Liège en Belgique et Madrid, en Espagne. Le groupe assure cependant qu'en Lorraine, il ne s'agit que d'une mise en veille temporaire, rendue nécessaire par une demande insuffisante.

"On lutte ou on crève"

L'heure est désormais à la riposte et les salariés de Florange promettent à certains candidats à l'élection présidentielle d'être leur cauchemar. "Maintenant, on lutte ou on crève. Si on ne riposte pas maintenant, on est mort", met en garde Edouard Martin, porte-parole de l'intersyndicale, sur Europe 1. "C'est une usine qui fait vivre une région de 50.000 personnes. Si elle ferme, c'est tout une vallée qui va se paupériser un peu plus", prévient-il. "Nous, on ne demande pas un référendum. Nous, on veut travailler Monsieur Sarkozy".

Pour défendre leurs emplois, les salariés promettent de multiplier les actions jusqu'aux élections et de mettre leur direction au chômage technique.

Mélenchon interpelle Sarkozy

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche a pris part au débat vendredi sur France Info. Il a suggéré à Nicolas Sarkozy, qui affirme vouloir redonner la parole aux Français, d'aller parler aux employés de Florange. "Si Nicolas Sarkozy a quelque chose à dire au peuple, je lui suggère d'aller à Grandange à qui il a beaucoup menti et à Florange à qui il a beaucoup promis sans rien tenir", a déclaré le candidat du Front de Gauche.

Lors d'une visite sur le site de l'aciérie de Gandrange en 2008, Nicolas Sarkozy avait vainement promis que l'Etat investirait sur le site, "avec ou sans (Arcelor) Mittal", l'actionnaire majoritaire, pour empêcher la fermeture des installations et la suppression de plus de 500 emplois. "Tout ça, ce sont des mots, ça n'a absolument aucun intérêt, aujourd'hui vous avez des gens qui ont peur d'être condamnés par la mort sociale dans le pays entier", s'est emporté Jean-Luc Mélenchon.