Albert Frère dément tout projet concret avec Bernard Arnault

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www.boursier.com , modifié à
L'homme d'affaires belge met les choses au point...

Bernard Arnault et sa demande de naturalisation belge continuent de faire des vagues... Ce matin, l'homme d'affaires belge Albert Frère s'exprime dans 'Le Figaro' et dément avoir des projets d'investissements concrets avec le patron de LVMH. Réaffirmant son "amitié vieille de trente ans et les liens entre nos deux familles", le patron du groupe Bruxelles Lambert déclare que "nous avons par le passé réalisé des investissements en commun dont nous sommes ravis. Et nous le referons avec plaisir (mais) nous n'avons aujourd'hui aucun projet concret" qui puisse justifier la demande de double nationale franco-belge de M. Arnault. Rien à l'ordre du jour En particulier, il n'est "absolument pas à l'ordre du jour" que Bernard Arnault investisse dans GBL, ajoute Albert Frère, qui précise que sa propre succession à la tête du conglomérat belge est "une affaire réglée depuis 1982". Hier, des sources proches de Bernard Arnault laissaient entendre que la demande de double nationalité de la plus grande fortune de France était liée à un projet d'investissement avec Albert Frère, et non à un désir d'expatriation fiscale... Pendant le week-end, M. Arnault a pourtant assuré qu'il ne comptait pas quitter fiscalement la France : "je suis et je resterai fiscalement domicilié en France et, à ce titre, je remplirai, comme tous les Français, l'ensemble de mes obligations fiscales, a-t-il déclaré à l''AFP'. Une succession en douceur Les experts fiscalistes estiment néanmoins qu'en demandant la naturalisation belge, le PDG de LVMH a envoyé un message politique à François Hollande, qui prépare un net durcissement de la fiscalité des hauts revenus et du capital. Mais, à plus long terme, la démarche du PDG de LVMH pourrait être la première étape de la transmission du groupe, devenu en 20 ans le no1 mondial du luxe, contrôlant une soixantaine de marques dont Louis Vuitton, Parfums Christian Dior, Dom Pérignon, Hennessy, Céline... Selon des experts cités par l'agence 'Reuters', à 63 ans, Bernard Arnault préparerait en douceur sa succession, avec pour objectif de maintenir le contrôle familial sur LVMH. Or, les droits de succession vont jusqu'à 30% en Belgique et jusqu'à 45% en France, et surtout, pour les donations mobilières du vivant du donateur, la taxe n'est que de 3% en Belgique et de 45% (au taux marginal) en France !... Toujours beaucoup de bruit... A travers des donations futures à ses enfants faites en Belgique, M. Arnault éviterait ainsi une trop grande dilution de l'actionnariat encore familial de LVMH, alors que le régime fiscal des transmissions et successions en France risquerait de faire perdre à la famille le contrôle du groupe, estime un expert. Ce matin, dans la presse, l'éventuel départ de France de son plus riche citoyen continue de faire couler beaucoup d'encre. Le quotidien 'Libération', contre lequel M. Arnault a annoncé hier son intention de porter plainte, répond ce matin par une autre citation empruntée à Nicolas Sarkozy : "Bernard, si tu reviens, on efface tout", propose le quotidien, qui avait titré la veille "Casse-toi, riche con"... En assignant le journal devant la justice, Bernard Arnault a estimé hier que la position de 'Libé' était symptomatique d'un "état d'esprit anti-entreprise totalement à l'encontre des nécessités du redressement économique du pays"...