Air France : "le pilote a très bien fait" de s’arrêter à Manchester

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LE CLUB DE LA PRESSE - Alexandre de Juniac est revenu sur le vol New York-Paris qui s’est arrêté à Manchester parce que le pilote avait dépassé son quota d’heures de vol.

Le vol AF007 entre New York et Paris s’est transformé en véritable galère pour les passagers. L’Airbus A380 d’Air France, parti dimanche avec six heures de retard à cause de la neige, a ensuite effectué une escale imprévue et s’est dérouté à Manchester, au Royaume-Uni, à seulement quarante minutes de la fin du voyage. La raison ? Le pilote avait dépassé son "quota d’heures". Certains passagers ont même dû patienter près de douze heures pour rentrer à Paris. Invité du Club de la presse Europe 1, le PDG d'Air France Alexandre de Juniac est revenu sur cet épisode et l'assure : "le commandant a très bien fait".

Rappelant en préambule que l'avion a décollé en retard à cause de la neige, Alexandre de Juniac a ensuite rappelé qu'il s'agit d'une règle de base pour assurer la sécurité des vols. "On arrive en buté de la durée équipage : ce sont des réglementations européennes de sécurité. Là, je considère que le commandant  a très bien fait de dire : ‘attention, je vais être au-delà du nombre d’heures maximum durant lesquels je peux rester dans le cockpit’. Imaginez un instant qu’il y ai eu un problème alors qu’il aurait dépassé les durées de sécurité", a-t-il souligné. Avant d'ajouter : "je pense que le commandant a pris la bonne décision".

Avion Air France, 640x640

© AFP/STEPHANE DE SAKUTIN

Un problème de porte rallonge encore le trajet. Arrivés à Manchester, les passagers ont ensuite dû patienter jusqu'à une dizaine d'heures supplémentaires avant d'arriver à Paris, le temps qu'Air France envoie trois avions les récupérer. Mais pourquoi ne pas avoir simplement envoyé un nouvel équipage pour reprendre les commandes de l'avion initial ? "Il y avait un problème dans la fermeture de la porte et la pressurisation de l’avion. Il aurait fallu voler avec un avion non pressurisé, on a préféré envoyer trois avions", a expliqué Alexandre de Juniac.

Le Maire "est un peu sévère". Il se trouve que ce vol AF007 avait à son bord une personne dont la voix porte plus qu'un client lambda : l'ancien ministre Bruno Le Maire. Un politique qui n'a pas manqué d'exprimer son indignation en envoyant une lettre au PDG d'Air France. "Je regrette de vous le dire : face à cette accumulation de difficultés, Air France a été en dessous de tout", a écrit Bruno Le Maire; avant d'inviter Air France à faire preuve d'un "sens des responsabilités et pourquoi pas d'un peu de chaleur humaine".

"Nous l’avons appelé, nous avons essayé de lui expliquer. On s’excuse auprès de tous les passagers. Je trouve qu’il est un peu sévère parce qu’on a essayé de faire notre possible dans des conditions difficiles", lui a répondu Alexandre de Juniac.

Le Club de la Presse avec Alexandre de Juniac...par Europe1fr