A Saint-Nazaire, l'intérim plonge

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François Coulon et Sophie Amsili , modifié à
3500 intérimaires ont été remerciés ces six derniers mois sur les chantiers navals.

Les intérimaires sont les premières victimes de la crise, notamment à Saint-Nazaire, frappée de plein fouet par la crise. Les derniers grands chantiers navals de France, qui n'ont pas reçu de commande depuis deux ans, tournent au ralenti.  8.000 à 10.000 intérimaires y travaillaient dans les temps fastes du bassin nazairien. Mais début 2013, ils seront six fois moins : entre 1.200 à 1.500 en poste. Sur les seuls six derniers mois, 3.500 d'entre eux ont été remerciés. Un plongeon quasi-inédit depuis quarante ans.

Le taux de chômage a grimpé de 16,5%

"L'année 2012 se termine très mal", reconnaît Michel Fortin, responsable de l'agence d'intérim Acadi au micro d'Europe 1. "On a 8.000 intérimaires sur le carreau. Certains ont 25 à 30 ans d'entreprise. On est allé jusqu'à Noël pour certains mais je n'ai rien pour eux pour l'année prochaine. J'ai divisé mes effectifs par 5 en six mois. " Michel Fortin assure avoir vu des familles prendre le chemin des Restos du cœur et du Secours populaire et s'inquiète : "Je pense que 2013 sera encore pire que 2012."

Le taux de chômage du bassin nazairien s'en ressent : il a grimpé de 16,5% en un an à 7.300 demandeurs d'emplois. Les 2.100 salariés des chantiers navals STX peuvent, eux, souffler encore un peu : la direction a annoncé mi-décembre qu'elle refusait de mettre en place un plan social mais qu'elle procèderait à une réorganisation interne début 2013, espérant s'orienter vers "de nouveaux marchés", comme l'éolien marin.

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