"La pauvreté à la retraite se vit au féminin". Telle est l'une des principales conclusions d'une étude menée par la CFDT, sur "les conditions de vie des retraités aux revenus modestes", soulignant que ce sont les femmes seules qui rencontrent le plus de difficultés. Pour réaliser cette enquête, le syndicat a pris en compte les pensionnés vivant avec un niveau de vie décent, soit avec moins de 1.250 euros de revenus mensuels pour une personne seule ou avec moins de 2.000 euros pour un couple; ainsi que les retraités vivant sous "le seuil de pauvreté" (moins de 1.000 euros pour une personne seule, moins de 1.500 euros pour un couple). Les trois-quarts des retraités modestes sont des femmes Les femmes sont sur-représentées puisqu'elles comptent pour 75% des retraitées modestes ...! Une situation qu'elles assument seules, la plupart du temps : c'est le cas pour 92% d'entre-elles vivant sous le seuil de pauvreté, soit en moyenne moins de 830 euros par mois, et de 89% pour celles ayant un niveau de vie "décent". Cette précarité s'explique surtout par le parcours professionnel. Des pensions incomplètes Dans la majorité des cas, elles disposent de carrières incomplètes (53,7%), alors que cette situation ne touche que 25% des hommes, la principale raison due à cette situation étant liée à l'éducation des enfants (19,4%). Vient ensuite le fait de ne pas avoir été salariée ou de pas avoir toujours cotisé pour la retraite (11%). Globalement, il existe en effet d'importants écarts entre les pensions versées aux hommes et aux femmes. Un phénomène pointé du doigt par le Conseil d'orientation des retraites (Cor), dans son dernier rapport. Il suggérait notamment d'exclure les mauvaises années de salaires dans le calcul de pension pour réduire ces écarts. La CFDT recommande pour sa part d'agir en amont sur les carrières féminines et en aval, avec "la mise en oeuvre de solidarités spécifiques dans les régimes de retraite"...