191 usines ont fermé sur les neuf premiers mois de 2013

  • Copié
www.boursier.com , modifié à
Les dernières annonces d'Alcatel devraient assombrir encore plus ce bilan...

La suppression de 900 postes chez Alcatel-Lucent crée des remous en France, à tel point que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a demandé mercredi à l'opérateur télécoms de revoir son plan social, estimant que "les salariés ne peuvent pas être la seule variable d'ajustement". Le dossier est particulièrement sensible pour le gouvernement, qui a fait de l'emploi son cheval de bataille. Dans la présentation de son plan, Alcatel-Lucent a précisé que les sites de Toulouse et de Rennes, qui emploient respectivement 100 et 120 personnes, devraient être fermés rapidement. Par ailleurs, trois autres implantations du groupe à Eu (Seine-Maritime), Ormes (Loiret) et Orvault (Loire-Atlantique) ont vocation à être cédées d'ici 2015. Statistiques sombres Des sites qui viendraient gonfler des statistiques déjà sombres pour la France. D'après les données récoltées cette semaine par l'Observatoire de l'emploi et de l'investissement Trendeo, sur les trois premiers trimestres de 2013, 191 fermetures de sites industriels employant plus de 10 salariés ont été recensées. Ce chiffre est comparable à celui de la même période en 2012. Depuis janvier 2009, 1.253 usines ont ainsi été fermées. Sur l'ensemble de 2012, le nombre de fermetures de sites avait bondi de 42% par rapport à 2011, avec 266 sites fermés. "Alcatel vient confirmer que la reprise n'est toujours pas là et que l'économie française est toujours en convalescence", estime David Cousquer, dirigeant de Trendeo. En dépit de la sortie de récession amorcée au deuxième trimestre et du redressement des indicateurs de confiance, les créations d'usines ne redémarrent pas. "Il n'y a pas de dynamique de créations qui permettrait d'absorber ces fermetures, qui sont d'autant plus co�"teuses en emplois", note David Cousquer. Sur les trois premiers mois de 2013, le nombre de créations d'usines a baissé de 25% par rapport à même période en 2012. Sur l'ensemble de l'année dernière, 166 créations de sites avaient été recensées par Trendeo contre 154 l'année précédente. L'industrie manufacturière a enregistré 17.000 pertes nettes d'emplois sur les huit premiers mois de 2013 contre 14.000 surla même période en 2012 et près de 140.000 depuis le début 2009. 60.000 emplois dans les grands groupes Seul le secteur pharmaceutique est préservé dans l'industrie, puisqu'il crée plus d'emplois qu'il n'en supprime pour la première fois depuis 2009. En 2012, la pharmacie avait subi sa quatrième année consécutive de pertes d'emplois, Bristol-Myers-Squibb, Sanofi-Aventis, Cephalon et Merck ayant annoncé près de 2.000 suppressions d'emplois à eux quatre. "Dans un contexte de très faible croissance de la zone euro, les grands groupes, qui ont tous des capacités de production à l'étranger, préfèrent investir ailleurs, en Asie ou aux Etats-Unis", a déclaré à Reuters David Cousquer. Selon Trendeo, ces grandes entreprises ont détruit près de 60.000 emplois entre 2009 et 2013, alors que les ETI ont enregistré 80.000 créations nettes, tous secteurs d'activité confondus.