(1) Le cambriolage ? Traumatisant mais révélateur !

  • Copié
www.toutsurlimmo.com , modifié à
Comment habitons-nous notre maison ? Dans l’illusion que celle-ci est protectrice et sûre. Nous avons la conviction que notre maison est protégée par ses murs et sa porte ou, pour mieux dire, leur valeur symbolique de limites d’un univers privé. Un étranger à la maisonnée ne peut pénétrer sans permission dans cet univers.

Comment habitons-nous notre maison ? Dans l’illusion que celle-ci est protectrice et sûre. Nous avons la conviction que notre maison est protégée par ses murs et sa porte ou, pour mieux dire, leur valeur symbolique de limites d’un univers privé. Un étranger à la maisonnée ne peut pénétrer sans permission dans cet univers.

 

 

 

 

 

 

 

MA MAISON, A L'IMAGE DE MON CORPS

 

Des illusions nécessaires

 

Serrure, œil de porte, verrou etc. relèvent de la prudence recommandée par notre culture. Mais ils viennent surtout renforcer la force de ces limites en tant que symboles.

 

 

 

 

A quoi servent les limites ?

 

A établir un « dedans » distinct du « dehors », à la manière même – et c’est une image importante – dont nous existons : nous faisons partie du monde par notre corps, nos paroles et nos actions. Mais, en même temps, nous portons en nous un univers que nous appelons « mon intérieur » ou « le for intérieur ». Nous sommes les seuls à connaître intimement cet intérieur et nous seuls pouvons décider de le partager avec quelqu’un d’autre.

 

Nous disons « mon intérieur » en parlant de notre maison et nous utilisons le même mot et la même image pour parler de l’univers de sentiments et de pensées qui n’appartiennent qu’à nous.

 

Et, dans les deux cas, pour vivre normalement et sans excès d’anxiété, nous avons besoin de penser que les limites qui enveloppent ces intérieurs – les murs de la maison, notre corps et son enveloppe - seront respectées. Nous parlons donc de confiance et de confiance réciproque : je m’attends à ce que ma maison soit respectée et, en même temps, je respecte la maison d’autrui.

 

 

 

Mais cette confiance doit être durable. Elle doit donner à notre façon de vivre chez nous une qualité de continuité. Nous devons pouvoir nous dire que demain, comme hier, nous pourrons sortir de chez nous puis y revenir et trouver la porte close et, une fois entrés, de retrouver la maison dans l’ordre ou le désordre que nous y avons laissé.

 

Cette confiance fait aussi que nous habitons notre maison avec une bonne mesure de routine.

 

 

 

 

 

La dure réalité

 

 

Un cambriolage nous dit tout le contraire de ce que nous avons besoin de croire. Il fait voler en éclats notre sentiment que notre maison est hors d’atteinte, qu’elle est protégée par sa valeur de refuge. Il nous dit que notre maison n’est pas sacrée.

 

 

Du coup, il fait voler en éclats notre confiance. Il nous rappelle que la porte et les murs ne sont rien si le reste du monde – les gens avec lesquels nous vivons – ne les respectent pas. Sans leur accord sur la question du respect réciproque, pas de confiance, pas de continuité dans la vie et pas de sentiment que l’intérieur est sacré.

 

C’est pourquoi bien des victimes de cambriolage parlent du cambriolage comme d’un « viol ». Et, en effet, le cambriolage, comme le viol, est une question de rapport de force et de pouvoir. Dans les deux cas, l’intérieur est profané par la violence. Dans les deux cas le contact est forcé et il donne à la victime le sentiment d’être sali.

 

Nombre de gens dont la maison a été cambriolée vous le diront : ils sont dégoûtés à l’idée que les cambrioleurs ont fouillé dans leurs armoires et touché leur linge ou manipulé les objets placés dans le tiroir de leur table de nuit. Le cambriolage est enfin comparé à un viol parce qu’il crée la confusion et fait perdre ses repères.

 

Chacun, on le sait, est ordonné à sa façon. Chez soi, les meubles, les objets du décor, beaucoup de choses forment un paysage familier. Ce sont autant de repères sur lesquels on s’appuie presque sans y penser pour vivre quotidiennement. Le cambriolage met la maison sens dessus dessous, le paysage est en pièces.

 

Le cambrioleur s’approprie les objets de la maison comme s’ils étaient sans propriétaire. Il circule dans la maison, utilise les toilettes ou se sert dans le frigo comme si la maison était un endroit public. C’est le chaos.

 

Mais si traumatisant que puisse être un cambriolage, il faut se ressaisir. Et, chemin faisant, nous apprendrons encore plus sur notre façon d’habiter chez nous !

 

 

 

http://perlaserfaty.net

 

Lire aussi la 2nd partie :

(2) Le cambriolage, traumatisant mais révélateur