(1) "Approprier sa maison" : qu'est ce que ça veut dire au juste ?

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Approprier sa maison, c’est la décorer et l’aménager de telle façon qu’on a l’impression qu’elle nous ressemble et qu’elle nous représente bien aux yeux de nos amis et visiteurs.

Approprier sa maison, c’est la décorer et l’aménager de telle façon qu’on a l’impression qu’elle nous ressemble et qu’elle nous représente bien aux yeux de nos amis et visiteurs.

 

 

 

 

 

 

Dans notre culture, l’appropriation de la maison passe par le choix personnel : choix de l’endroit où l’on habite – et donc de son adresse – choix des meubles, des objets décoratifs, des couleurs et des matériaux. L’appropriation de la maison est donc une entreprise intime dont l’objectif est de s’exprimer en tant qu’individu qui a ses goûts personnels. En nous appropriant notre maison, nous la rendons propre à nous-mêmes.

 

 

 

 

Mais il y a plus à dire sur le sujet

 

Le temps, la durée, la stabilité

 

L’appropriation se poursuit tous les jours. Elle est donc intimement liée au temps. Bien sûr, on peut, par exemple lorsqu’on passe une nuit à l’hôtel, disposer autour de soi une série d’objets personnels et se dire que l’on a, pour une nuit, approprié notre chambre. Mais il s’agit d’une appropriation éphémère qui vise à familiariser un espace inconnu et à nous rassurer un peu.

 

Mais, tandis que nous disposons nos objets, nous savons bien que nous n’avons pas la maîtrise du lieu. Simplement, la porte fermée de la chambre nous accorde un répit. Demain, nous le savons, il faudra plier bagage.

 

Ce n’est pas le cas chez soi. La disposition de nos objets a un objectif de stabilité. Nous désirons pouvoir toujours partir et revenir au même point – la maison – comme un centre à partir duquel notre vie, même nomade, s’organise. La maison appropriée est la maison à laquelle nous revenons après une courte ou une très longue absence, après des pérégrinations lointaines ou après une balade dans notre quartier.

 

 

 

 

 

 

Des actions simples ou grandioses

 

Approprier sa maison, c’est agir sur l’endroit où on loge pour s’y sentir chez soi ou, c’est un synonyme, à la maison. On abat des cloisons, on installe un escalier, on ajoute une salle de bains, on transforme le grenier en appartement … toutes ces actions demandent du temps, de l’énergie, de l’argent, bref, une mobilisation épuisante et excitante. Voilà un aspect un peu héroïque de l’appropriation.

 

Mais veiller à mettre de l’ordre ou s’accorder, parce qu’on est chez soi, le droit d’accumuler mille choses qui font fouillis et désordre, cela aussi fait partie de l’appropriation. La propreté et d’une façon générale l’entretien de la maison en sont aussi partie intégrante. Et que dire du bricolage, du jardinage, du fait d’entourer sa maison d’une clôture, de repeindre, de réparer ? Tout cela décrit le côté plus modeste et plus quotidien de l’appropriation mais un côté essentiel.

 

 

 

 

 

Faire et se faire

 

Nous avons l’impression que la maison, qui nous fait tant investir de notre temps et de notre argent, est à nous parce que nous l’avons transformée et qu’elle nous reflète. Mais c’est moins sur l’endroit appelé « maison » que nous avons agi que sur nous-mêmes.

 

Tout ce que la maison a exigé – une réflexion sur ce que nous voulons vraiment, ce que nous aimons, ce pour quoi nous voulons bien faire des sacrifices, tout cela nous a obligés à nous connaître et à nous révéler à nous-mêmes. Plus encore, tout cela nous a transformés intérieurement. Nous avons changé.

 

 

Nous en sommes parfois conscients mais nous pouvons aussi ne pas le savoir clairement. Dans les deux cas, c’est notre changement intérieur qui confirme l’appropriation et, en quelque sorte, la « signe ».

 

 

 

 

Rester ouvert

 

Mais il n’y a pas que des appropriations heureuses. Certaines s’enlisent dans la routine. D’autres se réduisent à mettre de l’ordre ou à nettoyer sa maison encore et encore, de manière obsessionnelle. Certaines sont si exclusives qu’elles ne permettent aucune hospitalité. Dans ces cas, le rapport à la maison s’est inversé. Ce n’est plus la personne qui habite la maison qui approprie celle-ci. Bien au contraire, elle est appropriée par la maison qu’elle a construite.

 

Une maison appropriante au lieu d’une maison appropriée : là est le risque qui se révèle d’ailleurs, tout particulièrement, à l’occasion de crises comme le déménagement ou un cambriolage, crises qui deviennent alors très difficiles à surmonter.

 

Ce qui nous amène à l’autre aspect majeur de l’appropriation, qui est son ouverture. Cela veut dire que l’appropriation ne doit pas rendre prisonnier du chez-soi mais au contraire donner à l’habitant(e) les moyens de l’hospitalité, du voisinage, du départ et du retour mais aussi du déménagement.

 

En d’autres termes approprier sa maison c’est savoir que l’on est capable, si et lorsque c’est nécessaire, d’aller vivre et bien vivre ailleurs, dans une autre maison qu’on saura approprier à nouveau.

 

 

 

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